L’intégrité scientifique : comment cette dimension est (re)devenue partie intégrante de la recherche et de la formation à la recherche aujourd’hui.
Anne Cambon-Thomsen, Directrice de recherche émérite CNRS, au CERPOP, (Centre d'épidémiologie et de recherche en santé des populations), UMR 1295, Inserm, Université de Toulouse, Université Toulouse III - Paul Sabatier
Ancienne référente à l’intégrité scientifique de l’Université Paul Sabatier. Fondatrice de la plateforme sociétale genotoul et Ambassadrice de l'Alliance pour les données de la recherche (RDA, Research data alliance).
L’éthique de la pratique scientifique est essentielle à la validité des résultats obtenus et publiés, aussi bien qu’à la confiance du public dans la science et les scientifiques. Elle est au cœur des valeurs du monde scientifique et constitue ce qu’on appelle l’intégrité de la recherche. Ce qui était implicite pendant longtemps a bougé avec les évolutions des pratiques et des technologies en recherche ainsi que des rapports avec les media pour devenir nécessairement explicite. Les crises souvent cachées et gérées de façon assez peu transparente ou brutalement révélées dans des media largement diffusés affectent l’image de la recherche en général, au-delà des cas particuliers et interrogent sur la conduite des métiers de la recherche. Les fraudes ont existé de tout temps, mais la pression de la « productivité » scientifique exacerbée, les outils disponibles, notamment numérique et d’imagerie changent le contexte pratique. Au-delà des fraudes caractérisées y-a-t-il des zones grises de ces métiers, comment y faire face et comment assurer la transparence? C’est peu à peu depuis une quinzaine d’années que l’intégrité scientifique est devenue un sujet enseigné, organisé et même un objet du droit, au niveau national et international. C’est cette évolution que nous explorerons à travers des exemples dans divers domaines et en se référant à des textes et outils qui permettent de vivre cette dimension au quotidien. Comme tout aspect de la recherche, elle pose question et réclame de la vigilance aussi bien aux doctorants et jeunes chercheurs qu’aux plus chevronnés.
De 19:00 à 21:00