[Conférence scientifique] Réconcilier Pasteur et Darwin
Conférence de Samuel Alizon à Cahors.
La conférence en quelques mots : La combinaison de l’histoire des sciences et de la biologie illustre comment la réconciliation entre les domaines de la biologie dérivés des travaux de Louis Pasteur et Charles Darwin ouvre des pistes prometteuses pour le contrôle des maladies infectieuses. À première vue, tout oppose Louis Pasteur et Charles Darwin. Que ce soit au niveau des thématiques de recherche, des techniques et des objets d’analyse, des convictions religieuses ou de l’environnement social dans lequel ils travaillaient. Cela explique, en partie, que les personnalités et recherches des deux savants aient très rarement été mises en regard. Samuel Alizon (biologiste) et Pierre-Oliver Méthot (historien et philosphe des sciences) ont combiné leurs expertises afin d’éclairer le cheminement des disciplines en sciences de la vie fondées par Pasteur et Darwin au siècle dernier, et l’ont analysé à la lumière de résultats et de problématiques contemporains (essai PLoS Biology. 2018). Ce travail souligne qu’il existe de nombreux points communs entre le microbiologiste et le naturaliste.
Lors de sa conférence à Cahors, Samuel Alison traitera des points suivants : Comment de nouvelles maladies infectieuses apparaissent-elles et évoluent-elles ? Pourquoi certains antibiotiques cessent-ils d’être efficaces ? Les changements des modes de vie et les politiques de santé publique affectent-ils l’évolution des agents pathogènes ? Et dans quelle mesure l’espèce humaine est-elle façonnée par ses maladies ? La médecine évolutionniste permet d’éclairer ces questions. De fait, les micro-organismes offrent l’un des exemples les plus remarquables d’évolution rapide. Le virus du sida, survenu voici environ un siècle, a connu cinq fois plus de générations que l’homme moderne depuis son apparition il y a cent mille ans. La lutte est donc déséquilibrée, d’autant que nous sommes des milliards mais que les microbes sont des milliards de milliards. Les années 1980 ont sonné le glas de l’optimisme sanitaire avec la pandémie de sida et la généralisation des résistances aux antibiotiques. Depuis ne cessent d’émerger des maladies infectieuses nouvelles (SRAS, grippe aviaire, ebola…) ou anciennes mais maintenant résistantes (tuberculose). En comprenant leur origine, on peut espérer les maîtriser et imaginer des traitements originaux. Mais la théorie de l’évolution parviendra-t-elle à influencer la pensée médicale ?
INFOS PRATIQUES : Mardi 15 décembre 2020 | conférence à 20h30 | Espace des congrès Clément Marot, parking Bessières, Cahors | Gratuit | Ouvert à tous, places limitées, dans le respect des gestes barrières.
De 20:30 à 22:30