Archéologie des migrations
Depuis l’Antiquité, l’affrontement des riches et des pauvres, de ceux qui possèdent contre ceux qui n’ont rien a été au cœur de la politique. Pendant longtemps, en Occident, la lutte se déroula à l’intérieur des nations, les pauvres hors de l’Occident étant dispersés ou colonisés. Désormais, avec la fin des colonies et la croissance démographique du Sud, les pauvres de l’Occident ne s’opposent plus aux riches, mais craignent de manière largement irrationnelle un afflux des pauvres venus du Sud et ils sont entretenus dans cette peur par certains riches.
La conférence s’attachera à montrer :
1/ la faiblesse actuelle des migrations nettes en Europe (les soldes, c’est-à-dire, les entrées moins les sorties) et l’importance d’une circulation générale des humains
2/ que ce ne sont pas les plus pauvres qui migrent vers l’Europe, mais de plus en plus des personnes éduquées.
3/ comment séparer l’hospitalité de l’installation, donc les migrations d’asile des migrations de travail.
4/ le caractère irréaliste du slogan de l’immigration nulle (étudiants, familles de Français, travailleurs dans des domaines sous tension).
5/ le flou de la notion d’identité nationale.
Hervé Le Bras. Historien et démographe, directeur d’études à l’EHESS, directeur de recherches émérite à l’INED, chaire « territoires et populations » du Collège d’études mondiales de la FMSH, Fellow de Churchill College (Cambridge). Est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages traitant de la population.
18h00 Site des Carmes - Université de Nîmes
Place Gabriel-Péri
De 18:00 à 20:00