RRITools : Atelier relooking pour des outils plus attractifs
Publié par Morgane Bouterre, le 12 janvier 2016 2.2k
Ce projet vise à accompagner l’ensemble des structures souhaitant entreprendre une démarche de Recherche et d'Innovation Responsables, en phase avec les besoins et les valeurs de la société actuelle.
Pour cela, le projet prévoit notamment l’élaboration d’une “boite à outils” visant à faciliter l’implication des structures qui souhaitent s’investir dans une démarche RRI, c’est ce que l’on nomme le “Toolkit” !
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Une base de travail complète et détaillée
RRI étant un concept émergent, il est encore soumis à discussions et interprétations. Afin d’aider les structures à bien évaluer la pertinence de leurs pratiques de recherche responsables, l’Institut Athena, VU Université d’Amsterdam a mis en place des critères d’auto-évaluation classés et répertoriés par groupes :
- Diversité et inclusion
- Anticipation et réflexivité
- Ouverture et transparence
- Réactivité et capacités d’adaptation
Chaque groupe rassemble différents critères qui sont ensuite déclinés en sous critères, qui eux-mêmes sont reformulés sous forme de questions… Bref, tout un travail de consultations, de recherche bibliographique et d’analyse de pratiques plutôt conséquent !
Résultat de tout ces efforts : quatre tableaux complets et détaillés, disponibles dans un livrable du projet RRITools :
En d’autres termes, un beau pavé pas forcément très digeste (en particulier si l’anglais n’est pas votre tasse de thé) ;-)
Néanmoins, il s’agit d’un travail en cours qui est partagé avant même d’être totalement finalisé, ce qui est suffisamment rare dans un projet Européen de ce type pour être noté.
Alors, parce que nous avons trouvé que dans ce pavé il y a des éléments pertinents à en tirer et que ça serait dommage de ne pas en faire profiter plus de monde, nous avons tenté une traduction des tableaux de ce livrable de travail.
L’ensemble des tableaux est à retrouver ici
Oui mais voilà, il s’agit, à nouveau, d’un travail en cours. Il s’appuie sur un certain nombre de références qui ne parlent pas à tout le monde. La traduction s’est avérée plus délicate que prévu, certains termes peuvent être compris de plusieurs façons, parfois le même mot est employé pour des notions différentes. Hors contexte, ce n’est donc pas toujours évident de s’y retrouver.
Notre premier constat : des documents qui peuvent certes être très utiles, mais qui ne sont pas très attractifs et que l’on a pas forcément envie de feuilleter !
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Qu’à cela ne tienne: une opération relooking s’impose !
Notre mission : (re)faire une petite beauté à ces documents et révéler leur pouvoir de séduction… ou plutôt leur grande utilité et leur efficacité !
Notre but est en effet de produire un outil que les structures (laboratoires de recherche, entreprises, mais également collectivités, associations etc.) pourront utiliser et s’approprier rapidement pour questionner ensemble de leur démarche RRI.
Nous voilà donc tous (ou presque !) rassemblés autour de notre table de travail pour analyser ces indicateurs.
- Notre grille de lecture
Afin de mener à bien ce travail, nous nous interrogeons sur ces indicateurs en nous appuyant sur nos propres pratiques internes :
- En quoi ces indicateurs (présentés sous forme de questions) sont-ils un outil pour questionner notre travail de médiation scientifique ?
- Qu’est-ce qu’il faudrait pour que nous puissions les utiliser ?
- Qu’est-ce qui est limpide et qu’est ce qui ne l’est pas ?
- Qu’est-ce qui est réellement envisageable ou totalement utopique ?
- Une réorganisation des critères
On s’affaire ensuite au remodelage de la structure des documents.
En d’autres termes, on déplace, on reclasse, on fusionne, on enlève, on rajoute… Bref, on redessine un peu tout cela !
Des flèches, des ratures, des notes… Les tableaux sont soumis à nos corrections, et deviennent, il faut bien le dire, de moins en moins, lisibles !
Hmmm, l’atelier relooking deviendrait t-il l’atelier gribouillage…?
Nous pouvons à présent attaquer le plus gros du travail : la réécriture et la reformulation.
C’est le moment où chacun de nous se rend bien compte des problèmes que pose la traduction brute Anglais / Français !
- Une harmonisation du vocabulaire
Nous constatons que les termes de partie prenante, acteur et public reviennent souvent, mais ne sont pas clairement définis, et risquent parfois d’être confondus.
Une clarification des choses s’impose donc à nous avant de poursuivre ! On s’interroge et on croise nos points de vue pour aboutir à des définitions communes :
- Acteurs = Personnes qui mènent le projet à analyser.
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Publics = Personnes
impactées par les résultats ou retombées du projet mais ne participant
pas directement à sa réalisation.
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Parties prenantes = Acteurs + Publics = Ensemble des personnes concernées directement ou indirectement par le projet (sa mise en œuvre, ses résultats).
Par ailleurs, le lexique utilisé pour décrire la gestion de projet mérite aussi clarification. Il est parfois difficile de faire la différence entre des termes tels que protocole, méthode ou encore étape. Et nous nous rendons compte que nous ne sommes pas toujours d’accord entre nous sur ce qu’ils impliquent.
Et c’est ainsi que critères par critères, indicateurs par indicateurs, nous remettons au clair les questions qui sont censés renforcer la réflexion autour des critères... Un vrai travail de fourmi ! :)
- Un travail qui demande du temps
En deux heures de travail, nous avons réussi à lire l’ensemble des critères, à repérer les parties à retravailler en profondeur et nous avons commencé la reformulation... mais de seulement UN des groupes de critères !
Il ne nous reste donc plus que les trois autres groupes !
- Une meilleure appropriation des contenus
Même si nous n’avons pas réussi, en une seule séance, à réaliser une traduction de l’ensemble des documents, ce périlleux exercice nous a permis une meilleure appropriation des critères proposés, et plus largement du concept de RRI.
C’était d’ailleurs l’un des objectifs de cet atelier : partager et discuter le concept de RRI à partir d’un travail à faire ensemble, confronter nos points de vues et envisager concrètement son application dans notre champ d’action.
Un temps de réflexion indispensable pour être à même de parler de ce concept en connaissance de cause et pour garder le regard critique nécessaire à une approche de la RRI qui reste elle-même... responsable ;-)
Pour en savoir plus :
Malvina Artheau, coordinatrice du pôle Recherche et Développement Numérique.