Retour sur la conférence qui nous dit enfin qui est le “blob”
Publié par Juliette Costes, le 20 décembre 2019 2.4k
Le « blob », c’est cette fascinante créature jaune et visqueuse qui bouscule le savoir scientifique depuis des mois. Cet organisme primitif n’est ni animal, ni végétal et a été déclassé de l’espèce des champignons. C’est une cellule unique, qui n’a ni cerveau ni neurone. Elle s’étend et peut se reproduire à l’infini… Présentée comme cela, on pourrait croire qu’il s’agit d’une série de science-fiction tout droit sortie de Netflix.
C’est bien réel, mais rassurez-vous c’est inoffensif. J’ai voulu m’en assurer en assistant à la conférence "Le “blob”, cet ovni de la biologie" le jeudi 19 décembre à l’université Paul Sabatier à Toulouse. Les anecdotes, les découvertes étonnantes et le retour sur des expériences menées ont su répondre aux questions des plus curieux. Les scientifiques, les étudiants et même les familles étaient au rendez-vous.
Faire la connaissance du « blob »
La conférence débute avec une présentation de la conférencière, Audrey Dussutour. Actuellement chercheuse au CNRS et spécialiste du blob, c’est dans les locaux de l’université Paul Sabatier que son histoire a commencé. Durant sa carrière, elle a écrit un livre et ses travaux sont mondialement reconnus dans le secteur de la recherche scientifique. Elle se déplace (avec ou sans son “blob”) dans le monde entier, pour des conférences, des expositions ou des ateliers ludiques.
Après une brève présentation d’elle-même, la conférencière va introduire son sujet de recherche, le “blob”. Une anecdote intéressante pour entamer le sujet : “Comment le blob est-il apparu?”. Il a tout simplement été découvert dans le jardin d’une dame au Texas, aux États-Unis, qui se demandait ce que ce champignon allait faire à ses plantes, et tentait par tous les moyens de l’exterminer. Avec des pesticides, un râteau ou de l’eau, rien à faire le “blob” restait intact et devenait même plus grand de jour en jour. Le moment de l’histoire qui fit bien rire tout le public est lorsqu’elle précise : “Comme on est au Texas, un voisin à même tenter de lui tirer un balle avec un revolver !”. C’est à travers cette histoire qu’elle nous explique la résistance incroyable du “blob”.
Regarder le "blob" de plus près …
C’est ensuite par de courtes vidéos qu’elle enchaîne la présentation, rien de tel que des images pour décrire l’indescriptible ! Elle raconte alors la longue histoire du “blob”, mais aussi l’évolution de la recherche scientifique. En effet, dans les années 70 il était catégorisé comme étant une plante. Dix ans après on le place finalement avec les champignons. Aujourd’hui, il est encore considéré comme étant un champignon, mais avec ses spécificités. Elle enchaîne alors avec une présentation un peu plus poussée de cet être mystérieux. Il se déplace, il se nourrit, il peut dormir, il sens les odeurs et il résout des problèmes complexes. Toutes ces caractéristiques sont détaillées à travers les travaux de recherche et les expériences menées par la chercheuse toulousaine.
Le public et moi-même sommes alors fascinés par ces découvertes et anecdotes. Elle précise aussi que ses principales études ont été faites sur des blob qui venait d’Australie, et qu’elle a voulue plus tard les confronter à d’autres blob. L’étude a permis d’observer les différences de comportement entre un blob américain, un blob japonais et le blob australien. Tout le monde fut alors très amusés lorsqu’elle a précisé que le blob américain ne se mélange pas à ses confrères, d’après l’expérience qu’elle a pu faire, il mangerait les autres blob! J’ai aussi appris que le blob japonais était très rapide dans ses déplacements comparé à son ami le blob australien, mais il est moins stratégique. Les chercheurs essayent en permanence d’apprendre de nouvelles choses sur cet être mystérieux, grâce à de nouvelles expériences. Le blob n’a sûrement pas dit son dernier mot !
… Le temps des aurevoirs
Après ces moments de fascination, de découverte et d’amusement, la conférence touche à sa fin. Audrey Dussutour remercie ses étudiants avec qui elle a travaillé, et précise en riant : “ils travaillent dur, ils vont même aller nourrir le blob le jour de Noël”.
C’est avec un tonnerre d’applaudissements que le public remercie la conférencière. Place aux questions. J’ai remarqué que certaines questions pouvaient être très techniques, mais la plupart étaient accessibles au grand public qui n’avait pas nécessairement une connaissance du langage scientifique. C’est après 20 minutes de questions que chacun regagne la sortie de l’amphithéâtre, ayant le bon sentiment de s’être instruit tout en passant un bon moment.
Pour plus d’informations sur les conférences à venir et accéder au programme complet cliquez ici.
Curieuses et curieux,
Si le sujet vous a interpellé et que le « blob » vous intrigue, si vous avez raté la conférence ou si vous souhaitez simplement approfondir le sujet, Audrey Dussutour vous explique tout en vidéo !
© Photo de l'article : CNRS Journal