Rencontre avec Sarah Marchand, engagée dans l’association étudiante Brainbow et passionnée par les neurosciences !

Publié par Laurie Vigneau, le 20 décembre 2021   1.5k

Découvrez le portrait de Sarah qui est actuellement en contrat en tant qu’ingénieur en imagerie cérébrale au CerCo (Centre de Recherche Cerveau et Cognition). Une bénévole pleine d’énergie qui parvient à mêler vie associative avec la présidence de l’association BrainBow, et ses études avec une thèse débutant en janvier 2022.

Un parcours orienté vers les sciences

Sarah est arrivée dans la ville rose après obtention de son baccalauréat pour faire des études de médecine qui, finalement, ne lui convenaient pas. Elle a alors décidé de s’orienter vers une licence en biologie cellulaire et physiologie à l’université Paul Sabatier. Par la suite, elle a intégré un master en neurosciences dans lequel elle s’est pleinement épanouie. Son objectif était de passer le concours pour devenir vétérinaire mais sa première année de master en neurosciences lui a fait changer d’avis, c’est la révélation.

En effet, son stage de fin d’année à Vienne sur la cognition canine l’a beaucoup intéressée puisqu’elle a un attrait particulier pour l’éthologie pure (i.e. l’étude du comportement animal). Néanmoins, elle s’est très vite rendu compte que le traitement des données biologiques lui manquait. C’est alors qu’elle change de projet professionnel.

Cette dernière, fortement attirée par la cognition comparée et la primatologie, a commencé dès sa seconde année de master à se prendre d’intérêt pour l’IRM fonctionnelle, qui continue de la faire vibrer. Ce qui lui plaît dans ce domaine, ce sont les divers aspects qu’il revêt tels que le traitement de données biologiques, la visualisation des activations cérébrales, ainsi que les aspects techniques et physiques, ce qui en fait une méthode très complète.

C’est en ce sens que Sarah a fait le choix de mêler ces deux domaines qui la passionnent. Elle est ainsi parvenue à décrocher un contrat en tant qu’ingénieur en imagerie cérébrale au CerCo (Centre de Recherche Cerveau et Cognition) de Toulouse et débutera sa thèse au mois de janvier 2022 au sein de l'équipe “Spatial Vision in Man, Monkey & Machine” (SV3M) pour une durée de trois ans. 

Un engagement fort depuis près de 3 ans

C’est lors de sa première année de master que Sarah intègre la toute nouvelle association Brainbow en tant que responsable des relations externes. Bien qu’elle n’ait pas forcément pour intention de s’investir pleinement dans cette association, elle se prend très vite au jeu et commence à organiser des conférences, des projets annexes, et participe à la gestion globale et interne de l’association. Cette année en tant que bénévole lui plaît tellement qu’elle décide de se présenter au poste de présidente lors du prochain mandat.

Depuis son stage en Autriche, elle gère tant bien que mal l’association dans une période difficile liée à la covid-19. Pour la deuxième année consécutive, elle est élue présidente de l’association et compte désormais sur un bureau bien plus « solide » de 18 membres et 32 adhérents.

L’association Brainbow, ou un rassemblement d’étudiants surmotivés ? 

Il s’agit d’une association étudiante de l’Université Paul Sabatier, comprenant des bénévoles de la licence au doctorat et qui a pour objectif de « divulguer des connaissances théoriques et pratiques en neurosciences et en éthologie, de manière ludique, à tout type de public, néophyte ou averti »  comme nous pouvons le lire sur la page web qui leur est dédiée sur le site internet de l'université Paul Sabatier.

© Université Paul Sabatier - Association Brainbow

« L’objectif de l’association était multiple dès le départ » puisqu’il ne s’agissait pas uniquement de diffuser et vulgariser la science. En effet, dans un premier temps, l’association prône la cohésion entre les étudiants et cherche à réunir les deux masters de neurosciences existants (Master Neurosciences comportement cognition et Neuropsychologie neurosciences cliniques).

Sarah insiste sur la transdisciplinarité qui est au cœur des envies de l’association qui souhaite rassembler, unir et faire participer d’autres formations pour ne pas se cantonner uniquement aux neurosciences, par exemple dernièrement avec l’organisation d’une conférence en collaboration avec l’association Greensab, liée à l’écologie.

Plus encore, l’association s’engage auprès des étudiants en licence et master pour les aider à trouver leur voie et des stages. Effectivement, pour les bénévoles, un des objectifs premiers était de « venir combler le ressenti des étudiants qui ne se considéraient pas assez informés et accompagnés » affirme la présidente. C’est en ce sens que Brainbow cherche à adopter une approche complémentaire de celle des enseignants.

Néanmoins, la vulgarisation scientifique reste une de leurs activités principales. Pour ce faire, ils organisent de nombreuses conférences avec des chercheurs, des braintalks réalisés par les étudiants eux-mêmes, ainsi que des animations lors d’événements grand public ou encore la mise en place de stands et d’ateliers lors d’événements associatifs étudiants ou scientifiques.

© Sarah Marchand

Mais alors, comment faire rimer vulgarisation scientifique avec format ludique ?

En ce qui concerne la vulgarisation scientifique, Brainbow varie les formats. D’abord, des méthodes plutôt formelles telles que les conférences et les talks, le plus souvent réalisés en compagnie de chercheurs. Puis, des formats grand public et ludiques comme des jeux type “Trivial Pursuit” par exemple, pour capter l’attention des visiteurs qui ne passent que peu de temps sur les stands. Ils proposent également « des animations plus préparées » comme lors du festival Scientilivre avec la mise en place d’un atelier sur la vision des couleurs en collaboration avec l’association InCOGnu. L’avantage de ces formats est d’engager et impliquer le visiteur pour le rendre actif. Avec la pandémie, l’association a également su s’adapter en réalisant en 2020 pour ce même festival, un quiz en distanciel portant sur les interactions entre différentes espèces.

Brainbow cherche à proposer toujours plus de formats originaux pour sa vulgarisation scientifique. C’est par exemple un des projets préférés de Sarah qui attire notre attention : en partenariat avec la Fresco, l’association a organisé un escape game virtuel pour rendre l’information scientifique bien plus ludique et accessible à tout type de public.

Une association ambitieuse !

Depuis sa création, l’association continue de se développer et d’accroître sa notoriété. Au cours de l’année 2021, les bénévoles se sont entachés à la préparation de deux événements importants, dont un prévu en mars 2022 : le forum des sciences cognitives de Toulouse, en coopération avec la Fresco (Fédération des associations de neuroscience et cognition en France). Le second prévu en mai 2022 sera une journée dédiée à la présentation de plusieurs conférences sur les neurosciences. 

L’objectif de Brainbow et de son bureau est évidemment de continuer à faire connaître l’association et de la pérenniser. Par ailleurs, elle cherche sans cesse à se diversifier en s’ouvrant à des étudiants d’autres formations pour compter sur un public plus large.

L’association étant très impliquée dans la formation c’est donc tout naturellement qu’elle prévoit d’aider les dirigeants du master à réaliser la transition de la mention neurosciences qui deviendra indépendante l’année prochaine. En effet, Sarah souhaite « permettre aux étudiants de rejoindre l’association et d’intégrer davantage Brainbow dans le parcours de la formation » notamment en proposant aux étudiants de s’impliquer avec l’association dans un événement de vulgarisation scientifique, qui ferait foi d’UE avec rétribution d’ECTS. Par ce biais, Brainbow a pour but de solidifier son socle avec l’université.

À long terme, il s’agirait ainsi pour Brainbow de « s’associer à d’autres associations, d’agrandir ses actions, globalement de faire quelque chose de plus large » - explique Sarah.

Le mot de la fin pour motiver et encourager les étudiants à se lancer dans la vie associative !

© Sarah Marchand

Pour Sarah, l’associatif est quelque chose de très enrichissant qui vaut la peine d’être essayé. Elle affirme qu' « au-delà de l’association Brainbow et de la vulgarisation scientifique, l’associatif en général me plait beaucoup parce que l’on a ce sentiment de s’impliquer pour quelque chose qui a de l’importance et qui nous tient à cœur, et plus encore il y a cet espoir que l’on a au bureau avec des envies un peu folles. On construit les projets ensemble, on se serre les coudes et on fait en sorte que ça marche. Cela soude les étudiants et membres de l’association car on voit nos projets aboutir et cela va créer du lien très fort ». En quelques mots, se lancer dans la vie associative apporte de l’assurance et de l’expérience quant à nos projets professionnels futurs mais surtout un plus au niveau personnel. En effet, un sentiment de fierté « incroyable » qui a pour don de forger un « esprit d’équipe plus que satisfaisant ».

Vous n'avez ainsi pas fini d'entendre parler de l'association Brainbow qui ne fait que commencer sa montée en puissance dans le monde de la vulgarisation scientifique et des neurosciences !