Projet : Les super héros pourraient-ils aider l’environnement ?
Publié par Maya Abuhani, le 11 janvier 2023 760
Avez-vous déjà pensé à Spiderman essayant de trouver une solution à la pollution ? Ou tout autre super-héros ou héroïne essayant d'empêcher une catastrophe environnementale de se produire ?
En réponse à cette question, un projet scolaire appelé “La science des super-héros” a été développé par Instant Science en partenariat avec la Médiathèque départementale de la Haute-Garonne. Ce projet aide les élèves de 3ème et de 5ème à comprendre les problèmes environnementaux en utilisant des sujets qu'ils aiment, à savoir les "super-héros".
Qui est la personne chargée de ce projet ?
Marine Chaumelle, chargée de projets et médiatrice scientifique, travaille sur ce projet. Après avoir obtenu un BAC en économie, elle est venue à Toulouse pour étudier la communication et les arts du spectacle à l'université Toulouse-Jean Jaurès. Elle a fait de la communication numérique, de l'analyse des médias, et l'autre voie est celle des arts du spectacle, du théâtre, du cinéma, et de bien d'autres aspects. Après, elle poursuit son parcours universitaire en Master en médiation scientifique, technique et patrimoniale.
Marine Chaumelle est arrivée à Instant Science l'année dernière et a pris le rôle de chargée des projets de médiation. Son objectif est de travailler sur des projets de médiation scientifique, qu'il s'agisse d'ateliers avec des écoles ou des expositions animées sur des événements.
Quel est l’objectif du projet “La science des super-héros”?
L'objectif est d'accompagner les collégiens à découvrir un peu plus la culture scientifique et la démarche scientifique. Par exemple, le projet les amène à réfléchir sur une expérience, à supposer un problème, à chercher une hypothèse, à travailler aussi sur la créativité, et le travail oral.
Marine raconte : “Nous avons réalisé ce parcours en partenariat avec la Médiathèque départementale qui nous accompagne sur toute la coordination avec les établissements et prête, pour la première fois cette année, à chaque classe un ensemble de livres, comics et BD qui servent d'appui aux séances.”.
Quel est le but de ce projet?
Marine explique que le but de ce projet est de s'appuyer sur les connaissances non conventionnelles des élèves , parce que ce qu'ils ont habituellement en cours, ce seront les mathématiques, le français, etc.
Leur rôle pendant les six séances est donc d'imaginer un super héros ou une super héroïne qui sera capable de lutter contre une catastrophe environnementale. Marine ajoute que ce n'est pas une catastrophe naturelle, au contraire c'est une catastrophe qui est présente à cause des activités humaines.
Qui bénéficie de ce projet ?
Ce projet a été réalisé l'année dernière avec cinq établissements, deux classes à Toulouse, et trois classes hors Toulouse. Depuis peu, ils travaillent avec un établissement qui est en zone prioritaire, donc c'est un établissement qui a un public qui a souvent des difficultés ou qui va rencontrer des problèmes spécifiques, par exemple, des élèves qui ne parlent pas français.
Difficultés rencontrées
Concernant les obstacles qu'ils ont rencontrés dans ce projet, Marine déclare : “L'année dernière, les difficultés que nous avons rencontrées étaient dues au fait que le projet était nouveau. Toutes les sessions étaient expérimentales. Normalement, quand on teste une nouvelle activité, on teste et on améliore, on fait ça plusieurs fois, mais là, il fallait que ce soit bon très rapidement. Mais cette année, ce n'est plus un problème.”
Elle ajoute : “Une autre difficulté du projet est le temps que cela représente pour les enseignants. En plus des heures du projet (2h par séance), il est attendu qu'ils accompagnent les élèves en dehors pour construire un projet solide et continu. Si un enseignant est seul à s'engager et ne
dédie que ses heures de cours, cela risque d'être au détriment de son programme.”.
Quelles sont les activités que font les élèves ?
Marine explique que deux sessions sont plutôt basées sur la compréhension de l'environnement, pour comprendre pourquoi les catastrophes imaginaires y sont arrivées, ajoutant "Ils savent que le contexte de leur animation est fictif. Mais ils savent aussi que les catastrophes sur lesquelles ils travaillent se basent sur la réalité, sur une pollution qui existe dans la vie réelle. Pour comprendre la catastrophe environnementale sur laquelle ils travaillent, il est nécessaire de comprendre chaque étape et toutes les causes avant d'arriver à cette catastrophe. Pour cela, nous faisons un brainstorming, juste avec le mot de leur catastrophe, nous disons toutes les choses qui pour eux font un lien avec leurs connaissances".
Ils jouent à un jeu s'inspirant de la Fresque du Climat où ils replacent dans l'ordre les situations propre à leur catastrophe. Ainsi ils peuvent aussi faire du lien avec celles des autres équipes, ayant des causes ou des conséquences communes.
Ensuite, il y a une autre partie plus sur la technologie et la science, des expériences scientifiques, ils vont faire des expériences notamment avec la fécule de maïs.
Ils rencontreront un scientifique qui leur parlera de son travail, leur expliquera en quoi consistent ses recherches et leur dira que poser des questions est utile et que ce n'est pas grave s'ils n'ont pas de réponse tout de suite.
Aussi, il y a toute la créativité, comme dessiner, écrire, imaginer une histoire, et plein de petits jeux.
Marine dit : "On a constaté l'an dernier un grosse différence entre les 5ème et le 3ème. Ce qui est normal puisque leur développement et leur réflexion sont plus poussés en grandissant. Nous avons donc adapté les objectifs pédagogiques en réalisant presque deux types d'animation différentes. C'était très intéressant de pouvoir voir le projet évoluer de deux manières distinctes. Les 5ème ont pu apprendre à travailler ensemble, à collaborer et à faire des concessions. C'était aussi l'occasion d'introduire le début de l'argumentation dans le débat, de ne plus se contenter de dire j'aime ou j'aime pas mais plutôt de justifier les choix qu'on prend, parfois pour convaincre l'équipe d'aller dans le même sens que soi".
Avec la 3eme, ils ont pu aller plus loin, ils ont eu des discussions plus profondes sur ce que le super-héros représente pour eux.
Marine a ajouté : ”On discute également des représentations : des super héros et super héroïnes qui ont plusieurs nationalités par exemple, plusieurs couleurs de peau, plusieurs religions. Pour les élèves, c'est très important.”
Que pensent les parents de ce projet
Selon Marine, les retours des parents ont été très positifs, d'abord parce qu'ils ont vu leur enfant travailler avec d'autres enfants ce qui n'est pas forcément le cas dans les projets sur lesquels ils ont l'habitude de travailler, et de voir que leur enfant a mis en valeur de nouvelles choses. Et aussi de se rendre compte que ce qu'il fait à la maison quand il regarde un film n'est pas inutile.
La science est le passé, le présent et l'avenir de ce monde,. Et de tels projets sont si importants pour rendre la science intéressante pour les enfants. Les super-héros peuvent être utiles, et bien plus qu'à travers une série télévisée ou une bande dessinée. S'ils ont une dimension scientifique, ils peuvent améliorer la façon dont les enfants pensent et résolvent les problèmes.