Les rapports entre les colons d’Amérique et la métropole
Publié par Mondes Sociaux, le 4 décembre 2020 1k
article par Éric Roulet
Les Colons contre l’Empire : la formule se veut volontairement forte, un tantinet provocatrice. Mais elle ne signifie pas pour autant la défense d’une affirmation : elle est une interrogation, une façon de questionner la perception des contestations par les autorités et par leurs acteurs même, d’interroger les relations entre les colonies et les métropoles. Il faut se souvenir qu’entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, de nombreuses contestations essaiment dans les établissements anglais et français. Ces mouvements permettent d’interroger les relations entre les colonies et les métropoles, et de comprendre comment les colons peuvent menacer ou fragiliser les empires coloniaux.
Le Nouveau Monde américain franco-anglais nait au XVIIe siècle à côté de celui des puissances ibériques, l’Espagne et le Portugal. À cette période, les Anglais sont installés en Virginie et les Français au Canada. Dans les Caraïbes, l’Angleterre et la France se partagent les Petites Antilles, et les grandes îles espagnoles (Hispaniola, Jamaïque) sont convoitées. Les Français s’installent à la Tortue et sur la côte nord d’Hispaniola, et les Anglais prennent la Jamaïque en 1655.
Les colons qui s’implantent dans ces espaces ne sont pas seulement les instruments d’une politique coloniale qui ne dit pas (encore) son nom. Ils sont des acteurs qui agissent et n’hésitent pas à prendre des initiatives pour satisfaire leurs propres intérêts, défendant leurs prérogatives et exprimant leur mécontentement quand ils se voient menacés. Analyser cette contestation, la remettre dans son contexte, permet d’étudier les rapports contrariés entretenus avec leurs métropoles.