Les racines occitanes d'Augustus Saint Gaudens.

Publié par Marie Rehm, le 2 décembre 2023   450


En France, à Aspet, en Haute-Garonne, une seule plaque discrète marque une ruelle dans ce village qui abrite l'association Les Amis d'Augustus Saint-Gaudens. Qui connaît Augustus Saint-Gaudens, un artiste dont le nom sonne pourtant familier, surnommé le Michel-Ange américain ? Il est considéré comme le plus grand sculpteur de la fin du XIXe siècle et le maître de la renaissance de la sculpture américaine. Saint-Gaudens est né à Dublin en 1848, d'une mère irlandaise et d'un père français qui était cordonnier à Aspet, dans la Haute-Garonne. Son héritage français a influencé son travail à travers sa formation et son exposition à la tradition artistique française. Il a étudié la sculpture à l'École des Beaux-Arts en France, ce qui a eu un impact significatif sur son style.

Portrait d'Augustus Saint-Gaudens

undefined

Ses créations pour les pièces de monnaie américaines montrent l'influence des médailles de la Renaissance, ce qui démontre l'impact de son héritage français sur son travail. Augustus Saint-Gaudens est surtout connu pour sa conception de la pièce de 20 dollars en or, communément appelée "Double Aigle". Cette pièce a été commandée par le président Theodore Roosevelt dans le but de redonner vie à la monnaie américaine. La conception de Saint-Gaudens a été saluée pour sa beauté et son raffinement, et elle est considérée comme l'une des plus belles pièces de monnaie jamais frappées aux États-Unis. Malheureusement, en 1933, la production de la pièce a été interrompue en raison de la Grande Dépression et de l'abandon de l'étalon-or. Aujourd'hui, les rares exemplaires de la pièce de 1933 Double Eagle' sont parmi les plus recherchés par les collectionneurs, avec l'un d'eux ayant été vendu aux enchères pour plus de 7 millions de dollars en 2002.

Très jeune, mon père et sa famille ont quitté le village natal [Aspet] pour Salies-du-Salat. De là, il partit pour Carcassonne où il apprit son métier de cordonnier avec son frère aîné Bertrand, qui avait une maison de trente ou quarante ouvriers. Une fois son apprentissage terminé, et suivant la coutume de l’époque, il se déplaça vers le nord comme artisan cordonnier membre des Compagnons du Tour de France.

Augustus,   Réminiscences

Photo de la monnaie en or 1933 Double Eagle

undefined

Un Père français, originaire d’Aspet, village du sud de la Haute-Garonne.

Aspet, qui signifie « au pied de la falaise » en basque (azpeta), a des altitudes allant de 40 m à 1240 m, abritant notamment le célèbre col du Portet d’Aspet dans le Pic de Paloumère. Chaque automne, nous nous y rendons à la recherche des cèpes ou des chenilles de Machaon de la seconde génération.

Le grand maître de la sculpture américaine
, fils de Bernard Saint-Gaudens, est né à Aspet en 1816. Bernard, compagnon cordonnier, après avoir terminé son tour de France, part tenter sa chance en Irlande où il rencontre sa future femme dans une fabrique de chaussures. L'année de la naissance de leur fils, la famille émigre aux États-Unis, d'abord à Boston puis à New York. À seulement 13 ans, Augustus intègre les ateliers des graveurs de camées d'origine française, Louis Avet et Jules Le Breton, à New York. À 16 ans, il part pour Paris afin d'étudier aux Beaux-Arts, dans l'atelier de sculpture de François Jouffroy de 1867 à 1870. À 19 ans, il réalise son premier bronze, un buste de son père. La guerre de 1870 contraint les ateliers français à fermer, interrompant ainsi ses études. En 1932, la ville de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) érige un monument en l'honneur du sculpteur, mais les statues de bronze seront fondues dix ans plus tard.

En 1897, Augustus s'installe à Paris et visite Aspet, la ville natale de son père. Il est enchanté, comme tous les Américains, par l'authenticité du village, la joie de vivre des Pyrénéens et la coïncidence entre son nom et celui de la capitale du Comminges. L'État français acquiert l'œuvre "Amor Caritas", un bas-relief conservé actuellement au musée d'Orsay. Aujourd'hui, le Collège Didier Daurat maintient des liens étroits avec les jeunes Américains d’Aspet, à Cornish, dans le New Hampshire. En 1953, Homer Saint-Gaudens, le fils de l'artiste, en visite à Saint-Gaudens, dépose à cette occasion le médaillon de Robert-Louis Stevenson conservé au musée de Saint-Gaudens.