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Les colonies de vacances ont-elles déjà été un service public ?

Publié par Mondes Sociaux, le 4 décembre 2020   890

article par Julien Fuchs


À l’approche de l’été 2020 – et suite au confinement du printemps précédent – les colonies de vacances ont été très médiatisées. Le dispositif « vacances éducatives et apprenantes » utilisé pour compenser les retards scolaires liés au confinement a notamment suscité l’intérêt des médias. Celui-ci entendait mélanger du soutien scolaire le matin, à des activités traditionnelles de centres aérés ou de colonies l’après-midi. L’ensemble devait proposer des vacances studieuses à des jeunes en risque de décrochage, dans des écoles ou de centres de colonies de vacances, grâce à un dispositif et à une organisation repensés.

À l’écoute et attentifs à la prise en compte de leurs spécificités pour certains, complètement dubitatifs pour d’autres : les organismes et fédérations de colonies s’interrogeaient sur le dispositif. À leurs yeux, les vacances devaient justement être… des vacances. Vouloir faire l’école en colonies, c’est nier que les vacances puissent en elles-mêmes être éducatives – par la socialisation, les échanges, les jeux, le dépaysement et non par la transmission de connaissances de nature scolaire. L’initiative a donc questionné et bousculé les habitudes.

Le monde des colonies de vacances – en proie depuis plus de deux décennies à une lente désaffection et à une transformation de leur nature – sollicite depuis longtemps une considération à la hauteur de sa finalité sociale et éducative de la part des pouvoirs publics. Il ne s’attendait sans doute pas à ce que l’État lui offre ce coup de projecteur et impulse une telle orientation bien en décalage avec ses fondements.

Ce dont témoigne la mise en place de ce dispositif – dont on peut à peine commencer à juger des effets – est d’abord l’investissement de l’État dans un secteur principalement associatif. Cet investissement s’explique par la posture adoptée par ce dernier depuis l’entre-deux-guerres. En effet, si l’implication de l’État se veut à la fois bienveillante, elle se caractérise également par des injonctions contrôlantes et normalisatrices.

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