“Les Cobayes du Cosmos” : de l’espace à la Terre
Publié par Ophélie Vaysse, le 3 décembre 2018 4.4k
Les 16 et 17 novembre 2018 se tenait l’événement Futurapolis à Toulouse. Au cours de cette édition a eu lieu l’avant-première du film “Les Cobayes du Cosmos”.
A l’approche d’un futur voyage sur Mars et à la suite de l’annonce de la NASA de retourner sur la lune, ce film présente les effets des voyages dans l’espace sur l’Homme.
De Sergueï Krikaliov à Thomas Pesquet, il interroge treize astronautes internationaux sur les effets de leurs missions sur leurs corps. Préparés pendant des mois, voire des années, ils n’ont pourtant pas échappé aux maux de ces expéditions.
Le corps en réaction dans l’espace
Le film débute sur les phénomènes provoqués une fois les astronautes arrivés dans la station spatiale. Dans les premières heures ils sont victimes du mal de l’espace. Il se manifeste par des nausées qui peuvent durer quelques jours.
L’absence de gravité et la non-utilisation des muscles occasionnent une perte de masse musculaire importante. Cela entraîne aussi une baisse de la densité osseuse. Les os et les muscles n’ont plus à supporter le poids du corps. Ils perdent environ 1% de densité osseuse en un mois. C’est l’équivalent de ce que perdent les personnes âgées en un an. Pour contrer ceci, des équipements sportifs ont été imaginés et créés. De l’exerciseur à contre-résistance ARED au tapis roulant, les astronautes doivent s’exercer jusqu’à deux heures par jour.
L’apesanteur joue également sur le système cardiovasculaire de l’homme. Le cœur, qui n’est plus contraint par la gravité, force moins. Il perd comme le corps de sa masse musculaire.
Les astronautes sont aussi soumis aux radiations. Elles sont l’obstacle numéro un d’un possible voyage sur Mars. Les scientifiques travaillent sur de nouveaux matériaux pour en limiter les effets. Ils étudient la résistance du corps face à ces émanations. Elle varie d’un individu à l’autre. Les futurs voyageurs seraient ainsi sélectionnés d'après leurs critères génétiques.
Le psychique affecté
Le physique n’est pas le seul mis à mal dans l’espace. Des effets psychologiques sont aussi à noter. Le premier est l’effet overview. Il se manifeste lorsque les astronautes voient la Terre au milieu de l’univers. La planète est entourée de noir. C’est ainsi qu’ils prennent conscience de l’immensité de l’univers.
L’éloignement du globe se manifeste également chez eux. Ils ressentent le manque des odeurs et des bruits qu’ils en connaissent. Pour y pallier Mikhaïl Kornienko avait demandé des sons de la nature. Des coqs qui chantent, des oiseaux, des bruits d’orage. Ces sons ont profité à ses collègues dont Scott Kelly qui lui a emprunté les sons de tonnerre.
Un retour sur Terre compliqué
Après un voyage, le retour sur la Terre a aussi des effets. Les astronautes sont de nouveau soumis à la gravité. Ils retrouvent le poids de leurs corps. Ils découvrent une masse dont ils n’avaient pas conscience avant. Ils ont des difficultés à tenir debout et à marcher. Une fois arrivée, ils sont portés dès leur sortie de la navette.
Le cœur aussi est mis à mal. Il doit se réhabituer à la pesanteur. Ceci entraîne des malaises chez certains.
Ces réactions sont analysées par les scientifiques. Ils tentent de trouver des solutions pour les limiter en vue d’un voyage sur Mars. Une fois sur cette planète, les astronautes seront seuls. Personne ne sera là pour leur porter secours en cas de problème. Il faut qu’ils sachent se débrouiller et se reprendre face aux comportements de leurs corps.
Et la femme dans tout ça ?
Le film évoque la place de la femme. Seul 10% des personnes ayant voyagé dans l’espace sont des femmes. Le milieu n’est pas encore adapté à elles. En 1999 une expérience a été menée, pendant laquelle 7 hommes et 1 femme ont été enfermés. Judith Lapierre, seule femme, quitte les lieux après avoir été embrassée de force le soir du nouvel an. La mixité reste encore compliquée dans le Cosmos.
Le film traite ces phénomènes physiologiques et psychiques en vue d’un voyage à destination de Mars. Le documentaire les vulgarise de manière simple et parfois drôle. Il a été réalisé par Jean-Christophe Ribot pour Cocottesminute productions. Diffusé le 22 novembre dans l'émission Science grand format, il est disponible en replay sur france tv, ici.
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