Le Zoo de Montpellier célèbre la naissance de trois guépardeaux.

Publié par Parc de Lunaret Ville de Montpellier, le 18 mars 2025

2025 démarre en beauté pour le Zoo de Montpellier. Le 24 janvier a eu lieu la première naissance de guépards de l’année en Europe. Trois guépardeaux nommés Gizeh, Groot et Gazali ont vu le jour au zoo. Leur mère, Bastet, est elle-même issue d’une des portées de 2018 nées à Montpellier. 

Les petits ont réalisé leur première sortie le 26 février. Ils peuvent être observés dans l’enclos certains jours de beau temps et continueront à sortir de plus en plus régulièrement dans les semaines qui suivent. Ils resteront avec leur mère pendant un an et demi pour les deux mâles et deux ans pour la femelle, l’âge de leur émancipation respective. Cette naissance est un succès pour le zoo dont la dernière grande portée viable remonte à octobre 2021.

Bastet et ses petits - Photo prise par le Zoo de Montpellier

Une espèce aux enjeux de conservation importants

Le guépard était historiquement présent sur tout le continent africain ainsi qu’en Asie de l’Ouest avec un total de plus de 100 000 individus. Aujourd’hui, il n’existe plus que 33 sous-populations connues dont seulement 2 comporteraient plus de 1000 individus. La dernière évaluation de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) classe cette espèce comme menacée. Ainsi, depuis 2021, le guépard se trouve dans la catégorie VU (Vulnérable) sur la liste rouge des espèces. Avec environ 6500 adultes dans le monde, la population de guépards est constamment décroissante depuis 2008. Les causes sont nombreuses, allant de la compétition avec d’autres espèces comme les lions, jusqu’au braconnage. Mais la principale menace semble être la réduction et la fragmentation des habitats. En effet, les guépards sont des animaux territoriaux qui ont besoin de grands espaces. Si des zones protégées existent, elles ne sont pas assez vastes pour permettre une survie sur le long terme de l’espèce.  Il est ainsi important de réaliser des actions de protection pour assurer la préservation de ces félins, aussi bien dans son milieu naturel (in situ) qu'en captivité (ex situ). 

Photo prise par le Zoo de Montpellier

Le rôle de l'EAZA dans la conservation

L’EAZA (Association Européenne des Zoos et des Aquariums) joue un grand rôle dans la conservation des espèces menacées. Tous ses membres s’engagent à réaliser des actions en faveur de la conservation. Cela peut passer par de l’aide financière et humaine pour des acteurs locaux, ainsi que de la participation à des programmes de réintroduction, assurant une conservation in situ. Mais la conservation d’une espèce nécessite souvent de passer par des actions ex situ. L’EAZA met alors en place des EEP (Programme de conservation Ex-situ de l’EAZA) qui ont pour objectif de gérer des populations d’animaux menacés en captivité.  Les animaux qui bénéficient d’un EEP n’appartiennent pas aux structures qui les accueillent, mais à l’EAZA. Cette dernière gère l’ensemble des individus présents parmi les organismes membres. Ceci permet de prendre des décisions pour l’ensemble de la population, que ce soit concernant la localisation des individus ou leur reproduction.

Photo prise par le Zoo de Montpellier

Le programme de reproduction des guépards

Le Zoo de Montpellier fait partie de l’EEP des guépards d’Afrique australe (Acinonyx jubatus jubatus) depuis 1992. À ce titre, et en suivant les recommandations du coordinateur de ce programme, le zoo participe au maintien de la diversité de la population de guépards en Europe.

Il s’agit d’un processus complexe, d’autant plus en captivité. Dans la nature, ces félins sont des animaux territoriaux qui ne se croisent que lors des périodes de reproduction. Dans le zoo, les femelles et les mâles sont séparés afin d’éviter des comportements agressifs. Ceci nécessite de présenter des mâles aux femelles en âge de se reproduire et d'identifier les périodes de chaleur des femelles. De plus, le coordinateur européen émet des recommandations quant aux guépards qui peuvent se reproduire ensemble. L’objectif est d’éviter des maladies liées à la consanguinité ou encore de faire se reproduire des individus trop vieux. C’est pour cela que Baci, le père de la nouvelle portée, vient du Safari de Peaugres en Ardèche. Il est arrivé à Montpellier en juillet 2024 afin de se reproduire, avant de partir vers un autre parc. Son déplacement a été facilité par l’étroite collaboration qui existe entre le Zoo de Montpellier, le Safari de Peaugres et l’African Safari de Plaisance-du-Touch en Haute-Garonne, qui a pour but de donner aux femelles le choix des partenaires dans le but de faciliter la reproduction.

Photo prise par le Zoo de Montpellier

Une reproduction en captivité complexe

D’autres complications peuvent entraver la reproduction des guépards. Il n’est pas toujours chose aisée de déterminer si la gestation se passe bien. Il s’agit d’animaux sauvages qui, même avec un entraînement médical, ne se laissent pas manipuler facilement, rendant complexes certains actes médicaux tels que les échographies. Certains petits peuvent par ailleurs ne pas survivre longtemps après la naissance, laissant des portées réduites. S'il y a trop peu de petits, la mère n’est pas suffisamment stimulée, elle se désintéresse du bébé et la lactation s’arrête. Ce qui s'est produit en 2024. 

Une aide pour la conservation in-situ

Les actions de conservation ont une grande importance pour la préservation des guépards. La ville de Montpellier, à l’initiative du zoo, verse annuellement un don financier au Cheetah Conservation Fund (CCF). Cette association fondée en 1990 en Namibie œuvre à la protection du guépard dans la nature. Au travers de différents programmes de recherche, le CCF apprend à mieux connaître l’espèce, ce qui rend les actions de conservation plus précises et efficaces. Il réalise également des projets de développement durable en lien avec les éleveurs de bétail et s’implique dans l’éducation des populations sur la sauvegarde de la biodiversité. 

Photo prise par le Zoo de Montpellier

Ainsi, la naissance des trois guépardeaux au Zoo de Montpellier marque une avancée pour la préservation du guépard. Ce succès souligne l’importance des efforts conjoints menés par l’ensemble des équipes du Zoo de Montpellier. Il montre par ailleurs l’implication des zoos européens dans le cadre d’EEP, tout en soutenant la conservation in situ. Ces actions offrent une chance à l’espèce de se maintenir. Ce genre d’évènement très médiatisé permet par ailleurs au zoo de sensibiliser le public aux enjeux de conservation. La naissance de Gizeh, Groot et Gazali marque ainsi un espoir pour l’avenir de ces félins menacés.