Communauté

Mondes Sociaux

L’obsession du mur

Publié par Mondes Sociaux, le 18 décembre 2020   970

article par Damion Simonneau


Donald Trump, Viktor OrbanAriel Sharon… tous ont eu recours à leur mur frontalier. Aujourd’hui, l’Union européenne investit massivement dans le contrôle de ses frontières extérieures. Comment expliquer une telle obsession pour la militarisation des frontières à l’époque contemporaine ? Retour sur une analyse et un processus de recherche.

Les dispositifs de contrôle élaborés autour de la « barrière de sécurité » israélienne en Cisjordanie occupée, et de la « barrière frontalière » états-unienne à la frontière mexicaine, sont deux exemples permettant d’illustrer la banalisation des politiques de sécurité frontalières. Au-delà de contrôler des mobilités considérées comme dangereuses, de gérer des situations de violences transfrontalières, le recours à ce qu’on nomme communément « mur », s’inscrit dans le cadre d’un spectacle politique destiné aux citoyens emmurés. En cela, il est joué par des acteurs conservateurs, sécuritaires et xénophobes.

Il est donc nécessaire d’adopter un regard critique sur la construction et le traitement des mobilités et des migrations comme des enjeux de sécurité. Toutefois, il ne faut pas oublier de souligner que le militarisme des sociétés en sort renforcé au détriment des approches humanitaires, juridiques ou économiques.

L’ouvrage L’obsession du mur. Politique de militarisation des frontières en Israël et aux États-Unis questionne les formes et les fonctions de la frontiérisation contemporaine. Il complète ainsi la thèse des murs comme signe du déclin de la souveraineté des États, et étudie le spectacle politique à partir des acteurs mobilisés autour des frontières. Son analyse repose par ailleurs sur la comparaison de processus équivalents de légitimation des murs et est organisée autour d’une enquête qualitative. Suivant une démarche ethnographique d’immersion auprès d’acteurs « pro-mur » dans deux contextes distincts, elle soulève enfin la question du rapport aux enquêtés sur un objet controversé et des terrains marqués par une forte asymétrie.

>> Lire la suite <<