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L'herbier, pour quoi faire? (#5)

Publié par Patrimoine Université Toulouse III - Paul Sabatier, le 25 mars 2024   930

Si la question est difficile c’est surtout parce que les raisons, les motivations, les justifications sont nombreuses. Et quand on parle de lichens, il devient impossible de faire succinct. Alors un petit inventaire (non exhaustif) s’impose.

Cladonia Mediterranea, Herbier Des Abbayes (Rennes)

Les Herbiers de lichens sont utiles…

Pour l’identifications des espèces,

Pour préciser des aires de répartition,

Pour documenter les variations de localisation,

Pour les études systématiques,

Pour témoigner du réchauffement climatique,

Pour attester de la baisse de la pluviométrie,

Pour marquer l’évolution des niveaux d’enneigement,

Pour révéler des pollutions passées,

Pour montrer le changement climatique,

Pour préciser l’augmentation de certains éléments chimiques,

Pour détecter la présence de certains métaux, et des micro-plastiques,

Pour fournir des données physico-chimiques,

Pour assurer une biosurveillance,

Pour surveiller certaines populations d’insectes,

Pour garder le matériel génétique,

Pour renseigner sur les environnements du passé,

Pour avoir des données anciennes sur toute la planète,

Pour l’étude de la biodiversité,

Pour retracer l’évolution de la classification,

Pour dévoiler l’évolution des techniques de conservation,

Pour raconter les pratiques scientifiques,

Pour recomposer la construction de la connaissance,

Pour écrire l’histoire des sciences,

… Et tout simplement, pour conserver toutes ces ressources !

Le Service des Collections de l’Université Toulouse III-Paul Sabatier a entrepris un chantier d’envergure : le projet NIEHL, pour la Numérisation, l’Informatisation et l’Etude des Herbiers de Lichens. Ce travail a été retenu dans le cadre de l’Appel à Projets du Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation en 2022, et réalisé en 2023. Les herbiers toulousains (ainsi que des planches d’Herbiers des collections de Rennes et de Strasbourg) numérisés et informatisés, permettent désormais de constituer une base de données représentative de la biodiversité lichénique en France (et même au-delà) il y a un peu plus d’un siècle.

  • Région Occitanie : Herbier Saltel (Aveyron, Cantal, Haute-Garonne), 1870-1903 soit 135 parts
  • Région Nouvelle Aquitaine : Herbier Chaubard (Lot-et-Garonne) début XIXe soit 247 parts, et Planches significatives de l’Herbier Lichens Sudre (Lot-et-Garonne), début XXe.
  • Région Bourgogne : Herbier Fautrey (Côte d’Or), 1890-1910 soit 275 parts
  • Région Grand Est : Lichens de l’Herbier Mougeot et Nestler (Vosges, Rhin), 1811-1843 soit 100 parts
  • Région Bretagne : Types de l’Herbier Des Abbayes (Côtes d’Armor), milieu XXe soit 90 parts,
  • Herbier Rouane Bretagne (Finistère) XXe siècle, soit 39 parts
  • Région Normandie : l’Orne avec les données déjà numérisées de l’Herbier Olivier collecté en 1880 soit 295 parts.

Et en plus quelques planches d’ailleurs :

  • S-E des Etats Unis : Herbier Paul Otto Schallert (exsiccata de l’herbier de l’université du Dakota), 1960-1962, 31 parts.
  • Mexique : Herbier « Rouane », 1965, 38 parts.

La numérisation s’accompagne d’une révision, et elle est aussi l’occasion de mettre en lumière des collections rarement montrées et pourtant précieuses historiquement, scientifiquement, et culturellement. L’occasion de faire le point en 5 épisodes.

Rédaction : Corinne Labat

Conseillers Scientifiques :

Nathalie Séjalon-Delmas, enseignante chercheure (Université Toulouse III - Paul Sabatier)

Xavier Bossier, technicien de laboratoire (Fédération de recherche FRAIB)