Impact de la crise sanitaire et évolution des appels à projets : retour sur la 6e réunion du réseau Science(s) en Occitanie
Publié par Echosciences Occitanie, le 26 juillet 2020 1.7k
Le 16 juin 2020 avait lieu la réunion du comité de pilotage du réseau Science(s) en Occitanie. L’occasion de faire le point sur l’impact de la crise Covid-19 et l’évolution des appels à projets liés à la CSTI de la Région.
Bertrand Monthubert, Conseiller Régional Délégué à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche, a d’abord annoncé l’arrivée d’un nouveau Directeur en charge de la Direction de la Recherche, du Transfert Technologique et de l'Enseignement Supérieur de la Région : Philippe Haertel, précédemment directeur général des services de l'Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées.
Par ailleurs, la ComUE Languedoc Roussillon-Universités a fait place, suite à sa dissolution, à la « Coordination Occitanie Est », regroupant les 4 universités de l’académie de Montpellier ainsi que l’École Nationale Supérieure de Chimie de Montpellier, et dont la direction a été confiée à Benoît Roig, Président de l’Université de Nîmes. Concernant la CSTI, c’est Isabelle Parrot-Smietana, Vice-Présidente de l’Université de Montpellier, qui a été désignée comme référente. Elle sera l'interlocutrice du réseau Science(s) en Occitanie en matière de diffusion de la culture scientifique.
Enfin, il était impossible d’introduire cette réunion sans évoquer la crise sanitaire et son impact – entre autres - sur les acteurs de la culture scientifique et technique. Bertrand Monthubert a rappelé qu’un dispositif a été mis en place pour soutenir les associations : « Solutions Association Occitanie ». Toutes les informations sont à retrouver sur la page Solutions Association Occitanie de la Région.
Impact du Covid-19 sur la culture scientifique en Occitanie
Solution association en Occitanie a permis aux associations de passer le cap difficile du Covid-19. Néanmoins, certaines associations ont encore des difficultés. Une enquête a été lancée courant juin, afin d'évaluer l'impact de la crise sur les structures et leurs attentes. Si le nombre de répondants reste faible (30), l'enquête révèle déjà la gravité de la situation et l'inquiétude des acteurs.
Consultez le premier bilan de l'enquête
Malgré le tumulte, les structures n'ont pas ménagé leurs efforts. Certains ont reporté leur évènement à la fin d'année, tandis que d'autres ont tenté de renouveler leurs formats, pour développer une médiation en ligne.
Concernant La Nuit européenne des chercheur.es, la Commission européenne a décidé de décaler l’événement au vendredi 27 novembre 2020. La Fête de la Science, elle, aura lieu comme prévu en octobre.
Appel à projets CSTI : bilan et perspectives
Chaque année, la Région Occitanie soutient de nombreux projets de culture scientifique et technique en lançant un appel à projets annuel dédié aux actions de CSTI.
Après trois années de programmation de cet appel à projets dans le contexte de la fusion des régions, la Région a souhaité faire un bilan afin de mesurer (même sommairement) son impact sur le territoire. Pour cela, de nombreux porteurs de projets ont répondu à une enquête quantitative.
Voici quelques chiffres clés :
- 245 villes touchées dans les 13 départements
- 804 040 personnes ayant bénéficié d’une action
- 257 570 scolaires touchés
- 1 140 mobilisations de scientifiques
- 837 partenariats créés
- 225 emplois générés (temps plein ou partiel)
À noter : ces chiffres n’intègrent pas le bilan de la Fête de la Science
L'équipe de la Région précise, qu'au-delà des chiffres, la qualité des actions est à souligner.
Chaque année, de nouveaux projets viennent s’agréger à la programmation, ce qui montre le dynamisme des porteurs de projets. Environ 8 à 10 projets par an, sur une vingtaine de projets présentés. C’est un dynamisme qu’il faut accompagner pour les prochaines années.
Par ailleurs, on peut noter une augmentation à la fois des demandes et des projets votés. Sans l’aide des fonds Feder (Fonds européen de développement régional), qui doublent l’enveloppe de la Région, autant de projets structurants sur l’ensemble des départements de la région n'auraient été possibles.
La carte ci-dessous indique la répartition des projets sur le territoire, plus dense à l’ouest qu’à l’est pour l’instant (lié au fait que l’appel à projets était programmé depuis plus longtemps à l’ouest). On peut noter une densification autour des métropoles. La piste d’évolution serait de réaliser un travail plus important avec les villes universitaires d’équilibre (Foix, Nîmes ou encore Béziers).
L’évolution de cet appel à projets est souhaitée par les porteurs de projet, mais aussi par la Région. Dans le cadre du réseau Science(s) en Occitanie, un groupe de travail a permis de dégager quelques pistes de réflexion :
- Mettre en place une véritable stratégie concertée de déploiement de la CSTI
- Améliorer la lisibilité/visibilité des actions et mieux structurer l’offre qui est proposée sur le territoire,
- Simplifier le dépôt des demandes pour les porteurs de projet et adapter le dossier de candidature aux réalités des acteurs (trésorerie, financements, etc.),
- Etre au plus près des besoins des partenaires (co-construction),
- Prendre en compte les nouvelles compétences de la Région (telles que l'orientation et les métiers) et les grands sujets de société (biodiversité, alimentation/santé citoyenneté, égalités hommes/femmes…).
- Être au plus proche des attentes du prochain Programme Opérationnel PO 2021/2027
En conclusion des deux réunions du groupe de travail et de la réflexion du réseau Science(s) en Occitanie, les pistes de travail suivantes ont été proposées :
- La suppression des appels à projets existants (y compris celui de la Fête de la science).
- La construction d’un appel à programmation, dont le contenu sera co-construit avec les membres du réseau Science(s) en Occitanie et validé par le comité de pilotage du réseau. Il s'agirait de financer des projets de fond ainsi que de grands projets récurrents. Cet appel à projets laissera la possibilité d’ajuster la programmation en fonction de l’actualité ou d’orientations nationales annuelles.
- La mise en place d’un appel à projets dédiés aux actions émergentes : les tout nouveaux projets en phase de test et de déploiement.
Le calendrier de ces nouveaux appels à projets dépend maintenant de la signature du PO Occitanie 2021 / 2027 qui permettra de lancer l’appel à programmation et l’appel à projets dossiers émergents en fin d’année. C’est une période charnière rappelle La Région. Il faut éviter une année blanche pour les porteurs de projets.
Proposition d'évolution de l'Appel à projet
Il s'agit d'un document de travail (non validé) proposé par un groupe de travail du réseau Sciences en Occitanie
Les axes de programmation indiqués dans le document ci-dessus pourront être retravaillés d’ici la fin de l’année. Ce travail préparatoire, ainsi que les moyens envisagés, seront soumis à l’approbation des élus et de la Présidente de Région.
Fonds Européens : Programme 2021-2027 et mesures de simplification
Un Programme Opérationnel unique est en cours de construction : le PO Occitanie 2021-2027 :
La stratégie est présentée autour des 2 volets :
- Vers une transformation de nos modèles de développement
- Dans le respect de l’équité territoriale
5 axes sont proposés et doivent faire l’objet d’une validation de la Commission Européenne prévue au plus tôt fin 2020 :
Axe 1 : L’Occitanie agit en faveur de l’innovation et des entreprises
Axe 2 : L’Occitanie agit face à l’urgence climatique
Axe 3 : L’Occitanie agit pour la formation et la solidarité
Axe 4 : L’Occitanie agit pour l’emploi, la formation et l’insertion
Axe 5 : L’Occitanie agit en faveur de l’équité territoriale
La CSTI est positionnée sur l’axe 1. La Commission européenne et la Région préconisent de programmer des projets d’envergure financière (pas de seuil défini à ce jour). Seule une programmation plus conséquente permettra de se caler sur le PO Occitanie 2021 / 2027.
Pour ce nouveau programme : une volonté partagée de la Commission Européenne et de la Région de simplifier les modalités de justification et de calcul des dépenses. La CE renforce les possibilités de recours aux options de coûts simplifiés (plus de forfaits, coûts unitaires…). Un travail approfondi est nécessaire concernant la prise en compte des dépenses et le montage financier afin de trouver les mesures les plus adaptées aux besoins de la CSTI.
Des réunions seront programmées en fin d’année pour choisir les options les plus adaptées et moins pénalisantes pour la CSTI. Les indicateurs de résultat seront également abordés.
La CSTI et les villes universitaires d'équilibre
L’ASESRO, l'Assemblée des sites de l’enseignement supérieur et de la recherche d’Occitanie, copilotée par la Région en partenariat avec l’Université fédérale Toulouse Midi-Pyrénées et la nouvelle Coordination Occitanie Est, regroupe les 18 sites Villes Universitaires d'Équilibre (VUE). Ces sites sont animés par un couple de référents (académique et collectivité) qui organisent des Comités Opérationnels de Sites (COS) pour débattre avec les acteurs du territoire concernés par les projets de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le 9 juillet 2020 a eu lieu pour la première fois, avec l’ensemble des animateurs, un point spécifique dédié à la CSTI. Un questionnaire a été envoyé aux animateurs référents afin de prioriser les prochains ateliers prévus en septembre 2020, dont l’un pourrait porter sur la CSTI dans les VUE. Un axe est prévu pour développer les partenariats avec les établissements d’enseignements supérieurs dans les VUE.
La réunion se termine ainsi, sur des perspectives intéressantes pour cette fin d'année, malgré le contexte sanitaire : de nouveaux appels à projets, en phase avec les enjeux actuels (changement climatique, préservation de la biodiversité, citoyenneté, égalité femmes / hommes…), et de nouvelles opportunités avec les villes universitaires d'équilibre de la région.