Géologies du Mas d'Azil

Publié par Grottes & Archéologies, le 14 janvier 2017   3.4k

Histoire de la formation d'une grotte ariégeoise

Les recherches dans la grotte du Mas d’Azil sont menées depuis plus de 150 ans. Cette cavité ariégeoise, avec sa rivière qui la traverse, est un phénomène géologique exceptionnel par ses dimensions (une route départementale longe le cours d’eau) et la complexité de son réseau souterrain.

Ce sont les géologues qui les premiers se passionnent pour cette grotte. Entre 1848 et 1892, l'abbé Pouech cartographie précisément les différentes couches géologiques de la grotte et du paysage proche. En 1863, Félix Garrigou, Henri Filhol et Eugène Trutat du Muséum d'Histoire Naturelle de Toulouse publie une Note sur la caverne du Mas d'Azil : "Elle est creusée dans le terrain crétacé à la base d'une série de couches calcaires fortement plissées. Elle est probablement le résultat d'une fracture dans la partie extrême de ce plissement".

Depuis 2011, des géologues, géomorphologues, des karstologues et des géoarchéologues retracent les différentes étapes de formation de la grotte jusqu'à nos jours.

Une nouvelle histoire géologique du Mas d'Azil et de sa région est proposée en 2016 ! Le carnet du Mas n°2, Géologies du Mas d'Azil, est conçu pour rendre accessible à tous les dernières données scientifiques sur l'histoire de la grotte.

Les membres de l'équipe géologie

Laurent Bruxelles : karstologue Inrap et IFAS/Research folow Witwatersrand University Johannersburg, coordination géomorphologie

Céline Pallier : géoarchéologue Inrap, doctorante Traces/Université de Toulouse, coordination géoarchéologie

Hubert Camus et Manon Rabanit : Protée, cartographie géomorphologique de la grotte

Benjamin Lans : Laboratoire ADESS CNRS UMR 5185 – Univ. Bordeaux Montaigne – Pessac, cartographie, modèles numériques de terrains et Systèmes d’Information Géographique

Témoins des changements climatiques

La grotte du Mas d'Azil enregistre les modifications du climat. L'activité de la rivière, la formation de concrétions de calcite, l'effet du gel sur certaines parois ou la présence de gros rochers dans la cavité constitutent les témoins des changements climatiques. Pour exemple, les stéléothèmes, plus connus sous le nom de stalactites, stalagmites ou planchers stalagmitiques, sont des archives des périodes plus chaudes et de plus forte pluviométrie. La formation des spéléothèmes est liée à la dissolution du calcaire par l'eau dans le sol de la surface du plateau. La dissolution des roches est accélérée par l'augmentation des précipitations et de la température de l'eau. Dans la grotte, ils peuvent être observés au niveau de la Rotonde, dans la salle Piette ou dans la salle des Chauves-souris. Il est possible grâce à la méthode de datation U/Th (Uranium/Thorium) de connaître les périodes de formation et de croissance des spéléothèmes du Mas d'Azil.

Le projet est soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Occitanie), l'Institut national de recherches archéologiques préventives, le laboratoire d'archéologie de l'université de Toulouse Traces, la mairie du Mas d'Azil et l'association Grottes&Archéologies.

Pour en savoir plus sur les recherches menées au Mas d'Azil

Pauline Ramis

Grottes&Archéologies