En micropesanteur à la Cité de l'espace
Publié par Morgane Bouterre, le 5 décembre 2016 3.3k
Pour tous ceux qui n’auront certainement jamais la chance
d’aller dans l’espace- et je pense que nous sommes nombreux - cet article
pourrait vous donner un avant-goût de ce que vous pourriez vivre là-haut.
C’est sous nos yeux émerveillés que l’astronaute “super héros” de la l’Agence Spatiale Européenne Thomas Pesquet s’en est aller rejoindre l’ISS, jeudi 17 novembre dernier. Nom de sa mission : “Proxima”, en hommage à l’étoile la plus proche de notre Soleil. Et le moins que l'on puisse dire c’est qu’on en a entendu parler de cette mission.
Sous ses airs de Clark Kent, l’astronaute français devra réaliser, 6 mois durant, une série d’expérience conçue en majorité par le CNES et suivie par le CADMOS (le Centre d’Aide au Développement des Activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales basé à Toulouse).
Tout ceci dans l’idée d’anticiper les voyages spatiaux de longues durées vers Mars et autres destinations lointaines. Souhaitant en apprendre davantage sur ce que vit cet aventurier des temps modernes - et aussi, car je savais qu’une nouvelle exposition sur les astronautes était en cours - me voici donc, à mon tour, en partance pour l’espace … version Cité de l’espace !
Prêt à entrer dans l’ISS ? Suivez-moi !
Couloir octogonal, néon au sol, il fait sombre - logique pour
une exposition sur le thème de l’espace - immersion directe, mais je suis
encore sur Terre tout juste avant le décollage de Soyouz, la navette russe qui
rejoint l’ISS.
Ici, l’exposition souhaite nous donner les fondamentaux avant de pouvoir véritablement intégrer la station.
J’apprends la différence entre apesanteur et micropesanteur. Oui, les astronautes vivent en micropesanteur dans l’espace et non pas en apesanteur comme la croyance populaire l’imagine. Autrement dit, ils ressentent une sensation de chute libre constante autour de la Terre. Nausées et autre mal de mer, bonjour …
Je fais connaissance avec ma tenue de voyage - pas franchement sexy, soyons honnêtes - mais absolument nécessaire pour me protéger des risques d’incendie ou de dépressurisation de la cabine.
Je prends place dans mon siège - moulé aux dimensions de l’astronaute - après avoir pris connaissance des pluies cosmiques, des effets sous vide et autres prérogatives liés à l’environnement spatial.
3,2,1 … Décollage, changement d’espace, je pénètre dans l’ISS. En réalité, il aura fallu 48h à Thomas Pesquet et à ses deux confrères pour rejoindre la station.
Mur oblique, blanc omniprésent, nous y sommes ! Enfin presque, je ne suis pas en impesanteur, mais bon ça aurait été compliqué de suivre une exposition en flottant...Quoique, une idée à creuser peut-être :)
Déjà on me fait le topo sur ce que j’ai le droit d’embarquer dans ma valise.
Assez rudimentaire...
Bon, un point géographique s’impose. Je suis donc à 400 km de la Terre, soit la distance entre Paris et Lyon. J’apprends également qu’il nous faudra seulement 1h38 pour faire un tour complet de la planète ! Normal, nous sommes en orbite à la vitesse de 27 600km/h. “Non ?! J’aurais dû venir plus tôt, moi qui ai toujours rêvé de faire le tour du monde !“.
Après avoir visualisé où se situe l’ISS, il va falloir comprendre ce qu’il y a DANS l’ISS.
Salle de sport, salle de bain, laboratoire européen appelé aussi Columbus, tout un dédale de module se succèdent.
Petit tour du propriétaire ici :
Il est temps d’en apprendre un peu plus sur ce que sera mon quotidien pendant - sgloups - 6 mois quand même.
Dormir dans l’ISS
Comment dort-on dans l’espace ? “ Pas de lit à bord de l’ISS ? Comment ? “ Et non, un simple sac de couchage accroché à une des parois de l’ISS, suffit. Autrement dit, en semi-flottaison. J’ai dû mal à imaginer la sensation que cela doit faire.
Boire dans l’ISS
Oublions le verre et la carafe d’eau classique. L’eau n’a pas le même caractère en l’absence de pesanteur, elle se scotche à notre peau. Un système ingénieux remplace les contenants classiques. Son nom : l’ISS Cup. En touchant nos lèvres sur la jante de l'ISS Cup, on établit une connexion capillaire permettant à l'abreuvoir d'accéder à tout le contenu.
L’hygiène dans l’ISS
Même topo que pour s'abreuver, les scientifiques ont pensé à une solution alternative.
Option 1 :
Se badigeonner le corps d’eau et se frotter. Rappelons-le l’eau à tendance à se coller à notre peau en l’absence de pesanteur.
Mode d’emploi :
Option 2 :
Se servir d’une serviette contenant des microgouttes d’eau.
Mode d’emploi : Pour voir un astronaute, se frictionner avec une serviette... OUhhhh, gente lectrice ne frémissez pas, hein ? ;) “
Les toilettes version ISS
Ça, c’est la question qui taraude certainement le plus grand nombre d’entre vous ! Quel système astucieux a bien pu être inventé pour permettre aux astronautes de faire leurs besoins ?
Curieux ? Je vous invite à découvrir cela à la Cité de l’Espace. Croyez-moi la démonstration de l’astronaute italienne vous laissera sans voix.
Tout ceci vu, que peut-il bien se passer le reste du temps à bord de l’ISS ?
Conférence avec les centres de contrôle sur Terre, travail à proprement dits sur les différents programmes de recherche, travaux de maintenance et de logistique, session de sport obligatoire 2 heures par jours pour éviter l’atrophie musculaires…
Et surtout d'innombrables sessions de selfie devant ce qui reste inestimable à contempler, je vous laisse imaginer...
Étrange de se demander ce que font mes proches au moment même où je les prends en photo depuis l’espace… Salut #Paris et la France! pic.twitter.com/0iXmaFtcvA
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) 30 novembre 2016