Écologie et vulgarisation scientifique avec Hugo Le Chevalier et son association Ad Naturam !
Publié par Florian Bravi, le 13 décembre 2020 1.9k
Article rédigé par Florian Bravi, étudiant en Master 2 Communication et Culture Numérique, dans le cadre de la série "Portraits de bénévoles".
Bercé par la nature depuis sa tendre enfance et étant assez curieux, Hugo Le Chevalier a choisi d’orienter sa vie autour de l’environnement. Aujourd’hui ingénieur écologue au sein du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), il accorde une importance particulière à l’aspect humain. En ce sens il fonda Ad Naturam, une association de vulgarisation scientifique qui cherche aujourd’hui à informer le grand public sur le fonctionnement de la nature qui nous entoure.
La transmission ? Une valeur qui l’anime depuis ses débuts !
Né à Foix en Ariège et résidant à Canens, en Haute-Garonne, lors de son enfance, il vit aujourd’hui à Saint-Girons ce qui montre son attachement à sa région. Passé par une Licence en biologie ainsi qu’un Master dans le même domaine avec une orientation spécifique autour des systèmes aquatiques, ce spécialiste de l’environnement entend bien mettre ses connaissances au profit de tous.
Son rapport à la campagne, depuis tout petit, lui permis de « grandir dans la nature et d’y passer mon enfance ». Par pure curiosité il s’intéressa de plus en plus au monde qui l’entoure et cet intérêt pour la nature fut un élément décisif dans son orientation en faculté de sciences biologiques.
Tiraillé entre la psychologie et la biologie lors du choix de son orientation, il a su trouver sa voie tout en conservant ses valeurs. En effet, en parallèle de son activité professionnel c’est un vulgarisateur scientifique passionné et surtout soucieux de transmettre les informations aux autres. Au cœur de cette pratique se retrouve des aspects propres à chacun de ces deux domaines, le côté humain et notamment cette volonté de transmission que l’on retrouve dans la psychologie et cette volonté de comprendre le fonctionnement scientifique de l’environnement propre à l’écologie.
Il nous confie que de nos jours les projets scientifiques sont de plus en plus interdisciplinaires ce qui est loin de lui déplaire. En effet, l’écologie donne lieu à des parallèles avec de nombreux autres domaines ce qui est très intéressant d’un point de vue scientifique mais aussi personnel. « C’est un peu ce que j’ai toujours eu au fond de moi » nous dit-il à ce sujet.
La vulgarisation scientifique : un plaisir personnel devenu une passion partagée !
Depuis la fin de ses études jusqu’à ses premiers contrats, Hugo remarqua que la communication scientifique était très peu orientée vers le grand public et se concentrait surtout dans les laboratoires, notamment en matière d’écologie. Il réalisa alors que les recherches scientifiques souffraient d’un cruel manque de vulgarisation et décida d’y remédier à sa manière.
Sensible aux idées écologistes d’un point de vue personnel, il commença d’abord seul, pendant son temps libre, à réaliser des productions dans le but d’expliquer le fonctionnement de la nature.
La vie associative ne lui était pas étrangère avant de lancer sa propre association, en parallèle de sa Licence en Biologie réalisée à l’Université Toulouse 3 Paul Sabatier il a rejoint l’OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement), une association spécialisée dans la protection des insectes.
C’est là qu’il réalisa ses « premières expériences associatives notamment en termes d’animation et de terrain naturaliste».
Par la suite il fonda son association du nom d’Ad Naturam, avec ses amis et collègues professionnel dans le milieu de la recherche, pour répondre au besoin existant de vulgarisation du domaine écologique et aussi et surtout pour partager avec tous ce qui le passionne.
Ad Naturam se démarque des associations naturalistes ou écologistes, son but est vraiment de vulgariser l’écologie scientifique qui correspond à la sciences qui étudie les interactions des êtres vivants entre eux et avec leur environnement. Par ailleurs les informations utilisées par l’association sont toutes issues de publications scientifiques, l’idée est de dire aux individus « voilà comment les choses fonctionnent, et à partir de ces connaissances objectives et factuelles, faites ce qui vous semble le mieux ».
Plusieurs formats sont disponibles comme par exemple les Minutes Natures, des réalisations prenant la forme de planches illustrées qui évoquent « des petits trucs sur la nature que tout le monde connaît sans forcément comprendre le fonctionnement global ». C’est intéressant car cela permet d’amorcer la curiosité des lecteurs. L’association propose également des prestations comme des animations ou des conférences et publie une fois par mois du nouveau contenu.
Il est important de noter que la structure a rejoint le Café des Sciences, une communauté qui fédère des acteurs de la vulgarisation scientifique francophone.
Ses sujets favoris ? Place au concret et à l’insolite !
Sa préférence penche pour les sujets à la fois très insolites mais aussi très concrets, notamment sur le cas du frelon asiatique ou sur la tonte des pelouses par exemple. Notre ingénieur au CNRS à sa petite préférence pour les sujets présentant un point d’accroche parlant car à partir de là il développe ses idées qui une fois comprises, pourront facilement être reprises dans d’autres domaines, la transmission est le maître mot de son action.
Il a pris part à différents projets de recherche et travaille actuellement sur une étude centrée sur le calotriton, un petit amphibien endémique des Pyrénées ressemblant à une salamandre et vivant dans les torrents de montagne. Le projet s’intéresse aux interactions entre cette espèce sensible et les poissons présents dans les mêmes rivières et parfois introduits pour les activités de pêche, afin de mettre en place un mode de gestion durable et équilibré entre les activités socio-économiques humaines et la préservation de la biodiversité.
Au niveau associatif, il « s’efforce au maximum d’être objectif » et c’est très important selon lui de savoir se situer soi-même par rapport à sa communication. Il met d’ailleurs l’accent sur le fait de s’orienter sur le grand public car la vulgarisation scientifique peut permettre de toucher et sensibiliser un public plus large et pas forcément intéressé par l'environnement.
Des idées pour la suite ?
Faire comprendre que l’écologie peut être bénéfique pour tous est une des idées qu’il aimerait concrétiser dans le futur. Son idée est d’utiliser les outils de communication et de vulgarisation afin de permettre à l’écologie d’être mieux comprise et considérée. Cette considération qu’il vise ne concerne pas seulement le grand public mais aussi des acteurs plus influents sur les enjeux environnementaux comme par exemple certains élus, des industriels ou encore des agriculteurs.
Ce sera le mot de la fin pour ce portrait d’Hugo Le Chevalier, vulgarisateur scientifique passionné et soucieux de permettre à tous d’avoir les outils pour comprendre l’environnement.
Image de couverture : © Hugo Le Chevalier