Déchiffrer les hiéroglyphes avec le dictionnaire VÉgA
Publié par Echosciences Occitanie, le 17 mai 2018 2.7k
Nous avons récemment découvert le projet Arcanae : une société qui a pour but de valoriser la recherche et les technologies numériques pour vulgariser et diffuser les connaissances sur les anciennes civilisations. Nous partons donc à la rencontre des fondateurs et spécialistes de l'Égypte ancienne pour partager avec vous les outils qu’ils ont développés. (Image bannière : ©Arcanae)
Le numérique attire de plus en plus de chercheurs qui souhaitent diffuser les connaissances. Arcanae a été fondé par 3 docteurs en égyptologie de l’Université de Paul Valéry : Charlène Cassier, Magali Massiera, Frédéric Rouffet. Rencontre avec deux des trois fondateurs d’Arcanae !
C’est quoi le dictionnaire VÉgA ?
Le VÉgA est une plateforme de recherche lexicographique et a pour objectif de devenir
un dictionnaire complet de l’égyptien ancien. Le VÉgA est un projet mené par l’université Paul-Valéry et le LabExArchimede. Il est accessible à la fois aux professionnels et aux amateurs des langues anciennes.
©Arcanae
Quelle est l’idée de départ de ce projet ?
C’est le dictionnaire VÉgA qui est à l’origine de la création d’Arcanae ! Nous sommes 3 co-fondateurs et nous avons tous les trois collaboré au dictionnaire en tant que post-doctorants à l’Université Paul -Valéry.
Le dictionnaire était au départ un projet de recherche ?
Il s’agit toujours d’un projet de recherche et nous avions été recrutés tous les trois pour travailler sur ce dernier. C’est donc à l’occasion de ce projet que nous nous sommes rencontrés !
Après trois années à travailler ensemble, une question s’est posée : que souhaitons-nous faire pour la suite ? Après plusieurs discussions avec l’université Paul-Valéry et le professeur d'égyptologie à l'Université Paul-Valéry Montpellier 3 qui est en charge du projet VÉgA, Frédéric Servajean, nous avons décidé de créer une société pour notamment valoriser ce dictionnaire et le sortir du laboratoire de recherche pour le partager au plus grand nombre.
©Arcanae
Votre projet s’inscrit dans de nouvelles perspectives de conservation du patrimoine et aussi de sa diffusion, comment les outils numériques aident-ils concrètement la réalisation de ces deux objectifs ?
Cela permet de donner un accès au plus grand nombre. Les outils sont en ligne et grâce à cela, on peut toucher les gens très largement et beaucoup plus facilement. Les dictionnaires papier dans les bibliothèques spécialisées ne sont pas accessibles à tous. Sur internet, il suffit de créer un compte pour avoir accès aux résultats de la recherche. L’intérêt du numérique, c’est cette accessibilité plus importante. C’est aussi l’intérêt de rassembler. Aujourd’hui, il y a une démultiplication des ouvrages papier et le dictionnaire VÉgA permet de rassembler l’existant et d’avoir un seul point d’entrée.
Le numérique permet aussi, tel que cela a été pensé d’organiser les données de manière à ce que tout le monde s’y retrouve. Il existe des données qui seront accessibles à tout le monde et le professionnel peut aller plus loin s’il le souhaite.
Les étudiants en égyptologie se servent-ils du dictionnaire ?
Tout à fait, particulièrement les étudiants de Montpellier car ils y ont accès via le site de la BU (Bibliothèque Universitaire).
Avez-vous eu des retours ?
Certains collègues utilisent régulièrement le dictionnaire lors des travaux dirigés. Cependant, le projet est toujours en cours. À l’heure actuelle il y a un peu plus de 6000 entrées dans le VÉgA, l’objectif est d’environ 18000 entrées.
Il existe beaucoup de passionnés par l'Égypte ancienne, le dictionnaire est-il utilisé par les amateurs ?
Nous avons des contacts avec des associations et nous avons réalisé des présentations. Il faut savoir que le milieu associatif en égyptologie est important. Ainsi, nous avons souvent reçu de très bons retours et aussi des remarques ! Le dictionnaire est accessible à tout le monde depuis mai 2017. Certaines personnes ont créé un compte simplement pour voir à quoi ressemble un dictionnaire de l’égyptien ancien.
Avez-vous déjà travaillé avec des musées ?
Un prototype d’application a été développé dans le cadre de l’exposition « À l’école des Scribes – Les écritures de l’Egypte ancienne ». Nous sommes en contact avec quelques musées en France pour développer plus de projets.
Nous avons fait le constat que lorsque les gens visitent un musée d’égyptologie, ils regardent une collection, et trouvent cela beau, puis ils passent à la suivante. Les informations que l’on retrouve sur le cartel (date, matériel, etc.) sont loin d’être suffisantes pour le public. Elles ne permettent pas aux gens de comprendre le contenu d’un objet. Pour comprendre l’utilisation d’un objet, il n y a rien de mieux que de comprendre les textes anciens. Les applications que l’on propose rendent les monuments interactifs, c’est également l’intérêt des outils numériques.
©Arcanae
Est-ce que l’application que vous développez peut être utilisée par des enseignants à des fins pédagogiques ?
Effectivement, l’application peut être utilisée, cependant à voir si cela peut correspondre avec le programme scolaire.
Les outils/services que vous développez sont-ils conçus uniquement pour la conservation/valorisation des civilisations anciennes, par là je veux dire antiques ?
Nous sommes partis sur l’Égypte ancienne car nous sommes 3 docteurs en égyptologie. Cependant, notre parcours universitaire nous a permis d'étudier d’autres civilisations, donc il est possible de travailler sur d’autres civilisations anciennes.
Comment communiquez-vous sur votre projet ?
Nous avons une page Facebook et un compte Twitter. Nous participons également à plusieurs événements comme des rencontres égyptologiques et en octobre prochain nous participerons à la Fête de la science !
Passionnés de l'Égypte antique, des pharaons et des pyramides, le VÉgA vous attend ! Il est possible de le tester : pour chaque nouvel utilisateur il y a une période d’essai d’une semaine, il vous suffit de créer un compte.