Christelle Hureau, chargée de recherche au CNRS Laboratoire de Chimie de Coordination

Publié par Echosciences Occitanie, le 31 octobre 2017   2.8k

Portrait réalisé dans le cadre du cycle des "cafés du quai" des Savoirs coordonnés par l’Université Fédérale, le CNRS Midi-Pyrénées et l’association Femmes & Sciences, groupe Toulouse qui propose un cycle dédié aux femmes en sciences. 

(Image en-tête : Conception & graphisme ©Julie SISTENICH // Textes / Photographies : ©Fleur Olagnier & CNRS Midi-Pyrénées)


Qui a dit qu’une femme ne pouvait pas faire carrière tout en construisant sa famille ? À 40 ans, Christelle Hureau est chercheuse CNRS au Laboratoire de chimie de coordination(1) à Toulouse, et mère de quatre enfants. 

« Beaucoup de femmes pensent qu’avoir un enfant risque de freiner leur carrière. Mais ce n’est pas systématique ! J’ai eu mon premier fils lorsque j’étais en thèse à l’Université Paris-Sud, puis ma fille en 2005 alors que je n’avais même pas encore de poste fixe », raconte la chercheuse. Depuis son arrivée au LCC en 2007, Christelle Hureau a pris la direction d’une équipe de chimie biologique, reçu la médaille de bronze du CNRS en 2012 et d’autres récompenses pour ses travaux sur le rôle des ions cuivre et zinc dans la maladie d’Alzheimer, ce qui ne l’a pas empêché d’agrandir sa famille en 2008 et en 2013. « Toutes les femmes peuvent y arriver. Ce n’est pas facile, assurément plus dur que pour les hommes, mais c’est possible. Il faut y croire et arrêter l’autocensure », assure la chercheuse. « Dès le lycée, les jeunes filles doutent trop souvent de leurs capacités en sciences, parfois même de manière inconsciente en s’orientant vers les matières littéraires. Plus tard aussi, pour demander des primes d’excellence scientifique, seul un quart des chercheuses osent faire la démarche, contre 50% des hommes », déplore la chimiste. Christelle Hureau est donc un bel exemple à suivre. 

Plus détachée, plus fonceuse, plus exigeante, la chercheuse a combattu ses doutes et fait sa place, toujours guidée par son attirance pour l’interface entre chimie et biologie. Intéressée par la médecine, elle choisit pourtant d’étudier la photosynthèse des plantes en thèse, puis les structure et fonctions des enzymes en post-doctorat. Aujourd’hui, elle tente de comprendre, à l’échelle moléculaire, comment les peptides et les ions métalliques cuivre ou zinc interagissent pour donner les plaques séniles détectées dans les cerveaux des malades d’Alzheimer. 

Ainsi, Christelle Hureau s’épanouit pleinement dans ses recherches qui lui ont valu une bourse du Conseil Européen de la Recherche en 2015, et lui permettront peut- être bientôt d’apporter une aide concrète aux 900 000 Français qui perdent chaque jour un peu plus la mémoire : « Mon objectif est de développer des sondes pour diagnostiquer la présence précoce de ces plaques et d’essayer de les faire disparaître. Ces recherches sont très fondamentales, mais d’ici une dizaine d’années, elles pourraient contribuer à lutter contre la maladie d’Alzheimer. » 


Le cycle des "cafés du quai" des Savoirs coordonnés par l’Université Fédérale, le CNRS Midi-Pyrénées et l’association Femmes & Sciences, groupe Toulouse propose un cycle dédié aux femmes en sciences. Des témoignages de scientifiques, chercheuses ou ingénieures, permettent au public de comprendre le parcours, le métier et les recherches des intervenantes mais aussi d’échanger avec elles dans un climat convivial et décontracté.

Tutelles du laboratoire : 

(1) Le Laboratoire de Chimie de Coordination (LCC) de Toulouse est une Unité Propre du CNRS, créé en 1974 dont le fonctionnement s’apparente à celui d’un véritable institut constitué, à ce jour, de 15 équipes de recherche et de services administratifs, scientifiques et techniques de grande valeur.

Image :

Conception & graphisme ©Julie SISTENICH

Textes / Photographies :  

©Fleur Olagnier & CNRS Midi-Pyrénées

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