Au salon du livre jeunesse, apprendre à raconter une histoire.
Publié par Claire Adélaïde Montiel, le 4 décembre 2021 1.4k
Le salon du livre jeunesse de Beaumont de Lomagne organisé
par l’Association Socio Culturelle et la médiathèque avec l’aide d’autres associations
comme Fermat Science a fermé ses portes. Il faudra attendre novembre prochain
pour retrouver la série d’activités et de rencontres qui ont permis
d’accueillir plus de 500 scolaires, d’offrir des spectacles à 493 spectateurs
et d’accueillir à la salle des fêtes 250 adultes et enfants autour de nombreux
ateliers thématiques, de contes, d’histoires, d’expositions, de jeux
mathématiques et de stands de librairies…
Dans ce cadre,
depuis plusieurs années déjà, les visites d’auteurs et d’illustrateurs permettent
aux élèves de découvrir des créateurs et de dialoguer avec eux. Lors du salon
2021, Claire Garalon et Stéphane Sénégas ont rencontré 8 classes de la
maternelle et du primaire dans les écoles de la communauté de communes, Beaumont,
Esparsac, Faudoas et Le Causé. Soigneusement préparée par les enseignants,
cette rencontre avec des créateurs a été une belle expérience pour les élèves qui
avaient découvert les ouvrages de ces auteurs et se faisaient une fête de les
recevoir dans leur classe.
Rendre compte de l’essentiel
L’ attitude des
deux créateurs, toute d’écoute et de bienveillance, et leur autorité naturelle ont
permis de riches échanges. Après avoir évoqué, images à l’appui, en quoi
consiste leur métier d’auteur, d’illustrateur ou de créateur de BD, ils ont expliqué
les différentes étapes à parcourir pour, après avoir imaginé le sujet, créer le
story board et dessiner les planches originales destinées à donner naissance à
un livre après un va et vient entre l’auteur et l’éditeur dont témoigne les
planches géantes du livre en devenir que les enfants ont pu découvrir grâce à
eux.
Après avoir
répondu de bonne grâce aux questions préparées en classe, ils ont invité les élèves
à devenir à leur tour créateurs. Dans l’une des classes de CP, une petite expérience
a permis aux enfants de découvrir en quatre étapes, en passant du hibou au
requin, puis à l'abeille et à l’escargot, qu’il ne s’agit pas de faire joli
lorsqu’on dessine mais qu’il faut, en quelques coups de crayon, trouver
l’essence de ce que l’on souhaite représenter, paysage, animal ou humain.
Faire naître un récit
En fonction
de l’âge de leur public, les deux créateurs ont proposé des activités de nature
à faire naître un récit en respectant les règles de la narration. Grâce à de
petits exercices, sans démonstration ni explication d’aucune sorte, les enfants
ont découvert comment on peut créer une histoire en choisissant les traits
significatifs de sorte que quelques images, ou même parfois une seule planche, permettent
de donner vie à un récit.
Quant aux élèves
de la classe de CM, ils ont reçu les félicitations de Stéphane Sénégas après
leur interprétation de l’une de ses histories d’Anuki, une Bande Dessinée sans
paroles mais bien loin d’être muette. A partir des planches de la bande
dessinée, les jeunes ont créé une petite pièce jouée à plusieurs voix montrant qu’ils
avaient tout compris de l’intrigue mais aussi des codes de la BD, les
dialogues, les exclamations et les onomatopées situés au bon endroit scandant
leur récit.
Comme toute littérature
Avant de quitter les classes, Claire Garalon et Stéphane Sénégas ont tous deux tenu à souligner que, comme toute littérature, les livres illustrés et les Bandes dessinées permettent d’évoquer les problématiques de la vie humaine : la brièveté de la vie à partir de l’insecte L’éphémère, les conflits de la vie en commun, la bienveillance nécessaire à toute relation, ou encore la nécessité de ne pas s’accommoder de l’inacceptable notamment à partir du livre écrit par Stéphane Sénégas et Frédéric Maupomé : On l’a à peine remarqué qui raconte la création d’un mur séparant les êtres dans l’indifférence générale. Les auteurs, les dessinateurs se veulent aussi des passeurs. Leurs livres ont vocation, tout en distrayant leur public, de donner à réfléchir.
Ces belles rencontres ont été l’occasion pour les élèves de ces huit classes
d’âges très différents de porter désormais un autre regard sur les livres.