Atterrissage à la Cité de l'Espace pour la Nuit européenne des Chercheur·e·s 2023
Publié par Hélène PIERRE, le 11 octobre 2023 620
Article rédigé par Laura Cauchy et Flora Guillemaut
Photos © Université de Toulouse - Adrien Basse-Cathalinat
C’est à peine quelques heures avant le crépuscule, le vendredi 29 septembre 2023, que la Cité de l’espace de Toulouse ouvre ses portes au public dans le cadre de la Nuit européenne des Chercheur·e·s. Dans un cadre insolite propice aux expériences inattendues, scientifiques, artistes et investigateurs amateurs échangent à propos de sujets de recherche d’actualité. Mais qui donc des scientifiques ou des publics seront les plus surpris ? Laissez-vous embarquer par ces bâtisseurs du monde de demain qui sauront attiser votre curiosité !
17:51 – Effervescence au Grand Labo
Ce soir, les trois niveaux du bâtiment principal deviennent « Le Grand Labo ». Ils sont investis par de nombreux ateliers tenus par des Chercheur·e·s de tous horizons : du changement climatique au microbiote en passant par l’intelligence artificielle ou encore les tsunamis, il y en a pour tous les goûts ! Quelques minutes avant l’ouverture au public, le bâtiment s’agite joyeusement au gré des préparatifs de dernière minute : un groupe de trois scientifiques discute dans la bonne humeur en roulant des boules de pâte à modeler qui serviront à mouler des organes ; certains s’immortalisent en blouse blanche devant le panneau de leur stand tandis que d’autres profitent des derniers instants de calme pour découvrir les supports pédagogiques de la Cité de l’espace, ou tout simplement prendre un temps de repos nécessaire ; des bénévoles aux gilets rose fluo aident aux derniers réglages. Et pendant ce temps-là, la file de visiteurs s’allonge devant l’entrée…
18:44 – Explorations intergalactiques dans les Jardins
Sous le soleil de la fin d’après-midi, quatre explorateurs déambulent dans les Jardins, à moins que ce ne soit dans l’espace... Armés de leur téléphone, ils se prêtent au jeu de piste en réalité augmentée : un « Non, c’est pas par là ! » fuse et le groupe d’adolescent·e·s fait demi-tour, à la recherche des sept planètes dissimulées dans les Jardins. Pendant ce temps-là, le Spatiobus prend ses premiers passagers. Il est également possible de croiser d’étranges individus costumés et maquillés, affublés de lunettes bariolées et interpelant les visiteuses et visiteurs : Y-a-t-il vraiment du fer dans les épinards ? Le poisson rouge a-t-il réellement trois secondes de mémoire ? C’est la façon qu’a le Science Comedy Show de casser les préjugés bien ancrés en faisant converger art et sciences pour raconter des histoires.
20:02 – Les Rendez-Vous de l’Astralia
La deuxième conférence « Sciences et Fiction » se termine et laisse sortir un public amusé qu’un chercheur leur ait expliqué ses recherches à l’aide d’extraits de films SF. Du côté du Planétarium, bondé une grande partie de la soirée, les visiteurs s’apprêtent à vivre une expérience immersive unique puisqu’ils seront bientôt dans le noir complet, tout ouïe, pour s’imprégner de l’exposé scientifique de l’intervenant. Dans la salle Vega, la deuxième session de Speed-searching est complète. Ces tête-à-tête entre chercheur·e·s et visiteuses et visiteurs sont très prisés du public et exercent les scientifiques à adapter leur langage et vulgariser leur sujet en fonction des personnes en face d’eux. Dans le hall de l’Astralia, il est également possible d’écouter une radio en direct, d’apprendre par quels moyens l’Europe facilite l’accès aux sciences ou encore d’apprécier la place des femmes dans les métiers scientifiques et d’en découvrir leurs travaux. Ce dernier atelier fait d’ailleurs écho à une phrase déclamée un peu plus tôt par un comédien du Science Comedy Show à un groupe d’enfants absorbés : « Les femmes scientifiques sont là depuis le début, mais vous ne lez voyez pas ».
20:33 – Déambulations expérimentales
Au Grand Labo, il n’est pas rare de voir le public manipuler des pipettes nouvelles génération, reconstituer le cerveau à l’aide de puzzles 3D ou encore se voir expliquer la composition du microbiote à l’aide de bonbons colorés. Les scientifiques le savent mieux que quiconque, rien ne vaut l’expérimentation ! Les chercheur·e·s du Grand Labo ont ainsi redoublé d’inventivité pour proposer des ateliers ludiques et créatifs basés sur l’observation et l’expérience : des circuits à fourmis, des tests de magnétisme avec des aimants et de la pâte slime... D’ailleurs, le monde animal n’en finit pas d’émerveiller par son intelligence et son organisation, par exemple quand un petit garçon s’étonne : « Ah bon ? Il n’y a pas de garçons chez les fourmis ? » ou encore quand une jeune fille remarque à quel point les échantillons de coupe de cerveau de souris sont « minuscules ». Et quand les nouvelles technologies s’en mêlent, ça peut même devenir « Trop marrant » selon un jeune garçon riant aux éclats devant sa maman gesticulant avec ses lunettes à réalité augmentée ! Loin de se cantonner à des ateliers de vulgarisation, le Grand Labo est également un lieu de rencontres entre spécialistes qui se parlent de leurs recherches respectives, ou bien un endroit prisé des étudiant·e·s qui se renseignent à propos du cursus universitaires des chercheur·e·s.
21:24 – Nocturne hypnotique dans les Jardins
Dans une ambiance cosmique questionnant notre appréhension du réel, la nocturne des Jardins n’en finit pas d’éblouir visiteuses et visiteurs. Lorsqu’une jeune fille s’exclame « Non mais c’est quoi ce délire, là ?! », une immense girafe en mouvement est projetée sur la maquette de la fusée Ariane 5, support d’un mapping spectaculaire entre 21h15 et minuit. Bercés par le mix intergalactique de DJ No Breakfast, il en faut vraiment peu pour s’imaginer sur une autre planète… sur Mars par exemple, quand la fiction rejoint la réalité : « Incroyable ! Le Rover ressemble trop à Wall-E ! ». En écho aux trois stands du Grand Labo traitant de l’Intelligence Artificielle (IA), l’exposition Art Ex Machina invite à réfléchir aux bouleversements amenés par l’IA dans le secteur artistique tandis qu’une chercheure en droit embarque les visiteurs dans ses questionnements touchant à la philosophie et à l’éthique. Sujet controversé, parfois fantasmé, la place majeure de l’IA durant cet évènement nous rappelle ainsi que les sujets scientifiques nous concernent toutes et tous et se doivent d’être démystifiés.
22:42 – Retour en terrain humain
Les Jardins et le Grand Labo se vident progressivement de leurs visiteurs, le DJ balance ses derniers morceaux et la fusée Ariane s’apprête à retrouver sa blancheur habituelle. Public mais aussi chercheur·e·s se prennent en photo devant les Jardins illuminés. Les sourires sur les visages en disent long, chacun semble avoir trouvé ce qu’il était venu chercher : des réponses, de nouvelles questions, de la poésie, du lien… Bientôt, les derniers visiteurs sortiront du Planétarium où ils ont pu admirer une projection sur les aurores boréales. Quant aux chercheur·e·s, peut-être en auront-ils appris tout autant que les visiteurs ?