ANITI : l’Intelligence Artificielle made in Toulouse
Publié par Manon Rousserie, le 14 décembre 2019 1.8k
… Le futur est en avance. Pour sa 8ème édition, samedi 16 novembre 2019 dernier, Futurapolis a consacré son après-midi aux débats autour de l’Intelligence Artificielle. Cet événement tant attendu, qui nous parle d’avenir, avait lieu au Quai des Savoirs et au Muséum de Toulouse.
Toulouse est au coeur du développement de l’Intelligence Artificielle en France grâce à l’obtention de son label d’institut interdisciplinaire d’intelligence artificielle décerné par L’État.
Ce projet baptisé ANITI (Artificial and Natural Intelligence Toulouse Institute) concentre son activité de recherche sur l’Intelligence Artificielle hybride.
L’objectif est de faire collaborer les acteurs privés et publics du domaine, dans un système critique, qui est la sécurité du citoyen, en travaillant sur la fiabilité et l’acceptabilité.
L’Intelligence Artificielle (IA) au coeur des débats
Étant sensible aux nouvelles innovations mais novice en ce qui concerne le projet toulousain ANITI, j’ai décidé d'assister à la conférence "L'intelligence artificielle made in Toulouse : un état des lieux", comme plus d’une centaine de personnes, afin d’appréhender les problématiques de l’Intelligence Artificielle toulousaine.
Pour discuter autour de ce sujet, quatre invités étaient présents :
Bertrand Monthubert, mathématicien, conseiller régional délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche, président d’Occitanie Data
François Chollet, vice-président de Toulouse Métropole, en charge des Relations avec les Universités, l’enseignement supérieur et la recherche
Chantal Soulé-Dupuy, directrice de la Graduate School ANITI
Nicolas Viallet, ingénieur et directeur opérationnel d’ANITI
Ce débat était animé par Emmanuelle Durand-Rodriguez, journaliste du Point.
Qu’est-ce que le projet ANITI ?
Avant de participer à cette rencontre, je me suis renseignée très brièvement sur le sujet afin d'appréhender quelques notions.
Le projet ANITI, développé par le Gouvernement français, répond à l’appel à manifestations impulsé par le projet Villani, “dans le but de composer un réseau d’un petit nombre d’Instituts Interdisciplinaire d’Intelligence Artificielle (3IA), un programme de chaires de très haut niveau et de soutien à des doctorants afin de mobiliser l’ensemble du potentiel français en IA”. (Ministère de lʼEnseignement supérieur de la Recherche et de lʼInnovation).
Toulouse développe une approche hybride de l’Intelligence Artificielle avec le mélange de différents types d’IA qui sont basés sur des modèles logiques et sur l’apprentissage de données.
ANITI, l’Intelligence Artificielle à 360°
Dans un premier temps, afin de cerner les enjeux de recherche de l'institut ANITI, Nicolas Viallet nous expose les missions du programme.
“Le but est de travailler, avec l’ensemble de nos partenaires industriels, académiques et institutionnels, sur 3 grands axes : la recherche, la formation et la contribution au développement économique.” (Nicolas Viallet)
Premier axe : la recherche.
Plus 200 chercheurs étudient l’IA à 360° en ce qui concerne les impacts sociaux, sociétaux et éthiques, l’application dans la robotique et l’industrie et enfin les recherches mathématique basées sur les systèmes logiques, permettant de résoudre les questions : de la fiabilité dans les domaines critiques et de l’acceptabilité.
Graduate School d’ANITI
Deuxième axe : la formation
Pour traiter du sujet, c’est au tour de Chantal Soulé-Dupuy de nous parler de la Graduate School d’ANITI.
La Graduate School s’organise en trois ensembles : les formations initiales qui vont de la licence jusqu’au doctorat, les formations continues et l’aspect de vulgarisation dans les écoles et lycées afin d’appréhender l’IA dans les cursus scolaires.
“Ambition de la Graduate School : doubler le nombre d’étudiants à l’IA d’ici l’horizon 2023”
Cette école ne se positionne pas dans la création de formations mais repose sur un ensemble de formations déjà proposées dans les autres établissements. Le but est de coordonner une offre de formation existante mais également d’en développer des nouvelles autour de l’IA.
La Graduate School propose également des formations destinées aux chefs d’entreprises ainsi qu’à leurs salariés. Elles visent à développer les compétences en IA dans les entreprises qui le souhaitent.
Chantal Soulé-Dupuy nous dévoile qu’un premier module vient d’être déployé pour le management afin d’expliquer, montrer et sensibiliser les apports aux nouveaux aspects du travail qu’apporte l’IA.
Toulouse Métropole, place forte pour l’IA
Troisième axe : l’apport pour le territoire
Pour ce dernier point, François Chollet nous expose l’intérêt de l’IA dans la métropole toulousaine.
En ce sens, Toulouse Métropole est un acteur fort dans le programme ANITI en ce qui concerne l’accueil, avec la mise à disposition de l'espace public aux chercheurs, pour le développement de leurs travaux de recherches et leurs expérimentations.
Pour Toulouse Métropole, l’intérêt d’intégrer et de se positionner dans l’IA permet de répondre à certaines problématiques éthiques dans l’espace public.
Le premier intérêt est la question du transport avec les difficultés de déplacements dont nous sommes confrontés au quotidien. La réflexion de l’IA se positionne donc sur une réflexion d’un développement de nouvelles mobilités.
De ce fait, la ville souhaite nous impliquer dans ses nouvelles préoccupations.
Comment ?
L’IA, dans ses recherches, doit avoir accès à nos données personnelles non anonymisées. La ville souhaite, en ce sens, développer une charte éthique pour la sécurité de ces données collectées, dans la métropole de Toulouse.
Cependant, ces données ne doivent pas aller à l’encontre de notre identité.
Selon une étude, mise en avant par Bertrand Monthubert, 41% des personnes sont inquiètent sur le sujet de l’IA à propos de l’usage des données.
De ce fait, cette charte éthique serait le mantra de l’IA afin de répondre aux questions de transparence qui nous inquiètent, permettant ainsi de nous rassurer.
Le deuxième intérêt est la question de la santé. Elle concerne le développement des révolutions technologiques venant changer les pratiques de la médecine, comme par exemple l'interprétation d’images en neuro-radiologie, l'interprétation de lésion de la peau qui sont en train de s’automatiser. Cependant, du fait des données collectées qui ne sont pas exploitables à l’heure actuelle, cette question est non prioritaire dans le programme d'ANITI.
Pour conclure, François Chollet nous informe que les équipes sont en place et que les travaux de recherches ont commencé au sein de l’ANITI.
En chiffres, ANITI c’est :
plus de 200 chercheurs
100 millions € de budget
1/3 académiques
1/3 industriels
1/3 PIA3
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Projet de 4 ans renouvelable
Si vous souhaitez visionner la conférence, vous la retrouverez en intégralité ici !