20 mg de sciences in situ : Piéger les micro-polluants dans les gyres océaniques
Publié par Morgane Bouterre, le 16 juillet 2018 1.3k
Diffusion sur Campus FM (94 MHz à Toulouse) le dimanche 30 mars 2014.
Certains polluants du milieu maritime sont trop dilués pour être détectés. Ces micro-polluants finissent pourtant par s’accumuler dans les organismes, en fin de chaine alimentaire. Leur augmentation pourrait être liée à leur transport par les déchets plastiques drainés par les courants marins et à leur lente dégradation. Dans certaines zones de convergence, ces courants créent des gyres océaniques où se concentrent les déchets sur des surfaces pouvant couvrir plusieurs millions de kilomètres carrés.
L’étude de ces soupes de plastique est au cœur des préoccupations de l’expédition 7ème continent. Menée par Patrick Deixonne, avec le soutien de la NASA, du CNES et de la NOAA, cette mission implique aussi des chercheurs du CNRS. Parmi eux, Emile Perez et Alexandra Ter-Halle, chercheurs dans l’équipe SMODD (Systèmes Moléculaires Organisés et Développement Durable) du laboratoire des IMRCP, ou ils conçoivent des gels microporeux constitués de matériaux issus de ressources renouvelables (illustration ci-dessous).
Contrairement à d’autres systèmes de piégeage conçu avec des solides poreux, dont seule la surface est utilisable, et donc rapidement saturée, ces gels microporeux immersibles sont capables de piéger et de concentrer très rapidement les micro-polluants dilués dans les océans. En effet ces gels se comportent comme « des liquides poreux », au sein desquels les polluants peuvent rapidement diffuser et atteindre une concentration suffisante pour ensuite les analyser. Alexandra Ter-Halle embarque en mai 2014, direction le gyre de la mer des Sargasses, dans l’atlantique nord, sur le voilier de l’expédition pour immerger les gels micro-poreux conçus aux IMRCP dans cette soupe de plastique. Au retour de l’expédition le contenu des gels sera analysé…
Plus d'infos :
Septième continent
Laboratoire CNRS IMRCP
Illustration E. Pérez/A. Ter-Halle (copyright CNRS)