La biodiversité disparaît, et alors ? Des chercheurs vous expliquent pourquoi c’est grave !
Pourquoi s’intéresser à la biodiversité, pourquoi l’étudier et vouloir la préserver ? Beaucoup d’idées reçues circulent lorsqu’il s’agit de répondre à ces interrogations.
Pour la fête de la science 2018, nous proposons d’aborder ces questions via différents ateliers basés sur des observations, des jeux et des manipulations. Ces ateliers s’inspirent de notre démarche scientifique. Ils se déclinent autour de plusieurs types d’animaux (insectes et chauve-souris) et sont construits autour de différents supports (élevages et boîtes de collection d’insectes, guano de chauve-souris, vidéos, jeux de plateau et de cartes, ADN…).
La diversité des ateliers proposés permettra de diviser chaque classe accueillie en 3 ou 4 petits groupes d’élèves.
1e série d’ateliers autour de l’idée reçue « la biodiversité est parfaitement connue »
On a coutume de parler de la mouche, de la coccinelle, du moustique. Quelle diversité se cache derrière chacune de ces petites bêtes ?
Nous montrerons qu’il existe :
- une grande diversité d’espèces : observation des collections d’insectes, observation de spécimens sous loupe microscopique, jeu d’identification de nouvelles espèces par comparaison avec de vrais spécimens
- une grande diversité microbienne associée : observation de boites de Pétri inoculées avec des flores microbiennes de mouche (colonies de forme et de couleur différentes)
- une diversité en évolution : grâce à des enregistrements de chants, des vidéos d’accouplement, observation des différentes vies sexuelles des mouches, et de leur rôle dans l’émergence de nouvelles espèces
2e atelier autour de l’idée reçue « Une espèce disparaît, et alors »
Aussi insignifiante puisse –t-elle paraitre, une espèce est importante pour la stabilité de l’écosystème car elle a de multiples interactions avec les autres espèces présentes (proies/prédateurs, hôtes/parasites, symbiotes…). La biodiversité, c’est aussi la diversité de ces interactions !
Nous montrerons cet impact de la disparition d’une espèce sur l’écosystème (effet domino) à partir d’un jeu qui combine le jeu de brique de la tour infernale (le gradient vertical correspond à un réseau trophique) et un jeu de carte dans lequel chaque joueur tire à son tour, chaque carte représentant une cause de perte de diversité, et désignant les briques à retirer. Un chronométrage de chaque partie, et l’utilisation de jeux de carte différents (19e siècle, 21e siècle) permettront de visualiser la vitesse de destruction de l’écosystème en fonction des activités humaines exercées !
3e série d’ateliers sur l’application de cette connaissance à la lutte contre les ravageurs en agronomie
L’érosion actuelle de la biodiversité est inquiétante et nous, humains, sommes largement responsables de la disparition massive des espèces. Comment pouvons-nous changer nos activités pour freiner ce phénomène ? Nous prendrons l’exemple de l’agronomie pour initier des discussions et imaginer des solutions.
- Une mouche qui abîme nos fruits, c’est insupportable ! Comment lutter contre ce ravageur tout en épargnant d’autres espèces de mouches aux bienfaits multiples (par ex les espèces de mouches pollinisatrices). Laisser parler votre imagination pour créer des outils de piégeage spécifiques.
- Les chauve-souris, le meilleur insecticide en agriculture biologique ! On sait depuis longtemps que les chauve-souris européennes sont insectivores. Mais aujourd’hui, la biologie moléculaire et l’étude de l’ADN nous permettent d’explorer très précisément leur régime alimentaire. Des observations à la loupe d’échantillons de guano et un jeu adapté des légos permettront de visualiser / détecter les ravageurs des cultures ingérés chaque nuit par les chauve-souris.
- Un jeu de plateau permettra en parallèle de comprendre comment l’agencement du paysage agricole et des forêts influence la biodiversité des chauve-souris, et comment cela impacte la prédation d’insectes dans ces écosystèmes.