Agissons contre le racisme - Retour sur le Forum Régional Sciences et Société 2024

Publié par Echosciences Occitanie, le 21 janvier 2025   1

Le Forum Régional Sciences et Société réunit chaque année une centaine d’acteurs et actrices impliqués dans le dialogue sciences-société en Occitanie afin de se rencontrer, de partager des expériences et imaginer des projets communs. L’édition 2024 portait sur le thème “Inclusion et lutte contre les inégalités” qui s’est décliné à travers 14 ateliers thématiques. 

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Retour sur l’atelier “Agissons contre le racisme”.

En tant qu’acteurs et actrices de la médiation scientifique, nous avons un rôle à jouer dans la lutte contre le racisme. Parce que le vivre ensemble fait partie de nos valeurs et de nos objectifs. Parce que la démarche scientifique permet de déconstruire les préjugés. Parce que nous côtoyons chaque jour des jeunes, en pleine construction d’identité et de points de vue, afin de les accompagner dans leur découverte et leur prise sur le monde. Lors du Forum, nous avons donc accueilli Caroline Saumade et Erika Rakotomalala de Lafi Bala, association montpellieraine de sensibilisation à la citoyenneté, venues partager des outils et conseils utiles dans nos pratiques. 

Une frise pour comprendre comment le racisme s’est construit au cours du temps

Caroline et Erika ont proposé rapidement d’expérimenter deux outils qu’elles utilisent régulièrement en formation, mais également dans l’espace public (avec accord des autorités compétentes), permettant de mobiliser des publics variés et non sensibilisés. 

Le premier consiste en une grande frise chronologique, allant de 1650 à 2007, visant à mieux comprendre la construction historique du racisme, d’identifier ses différentes formes et notre positionnement face à celles-ci. 

Le principe ? Les animatrices vont présenter un fait de racisme (phrase, image, son…) et demander aux participant-es de tenter de trouver un évènement passé sur la frise qui leur semble expliquer le fait analysé. Chacun et chacune est ensuite invité à s’exprimer sur leur choix et leurs ressentis. 

Premier exemple : une planche de BD. Après découverte de celle-ci, les participantes et participants ont vivement réagi : « Je suis choqué que cette BD, qui a l’air récente, ait des représentations de personnes noires caricaturisées. Cela me rappelle la période du 2ème empire colonial »,  « Il y a un contraste énorme entre la date de la BD et la représentation des personnes noires », « Est-ce que c’est une mise en scène ? Est-ce fait exprès ? Le regard est très colonialiste ». Les animatrices confirment en effet que la BD est récente : septembre 2023. Elle a été éditée par une grande maison d’édition qui s’est excusée publiquement. 

Ce premier exemple a lancé le débat : comment peut-on arriver à cette représentation encore aujourd’hui ? Est-ce de l’art ? Ont-ils appris à dessiner comme cela ?... 

Tour à tour, information après information, les animatrices amènent à se questionner et à débattre sur diverses formes de racisme. 

Comprendre le racisme à travers un débat mouvant

Après la frise, place aux pancartes au sol ! Erika et Caroline ont ainsi dispersé plusieurs pancartes au sol, comportant des termes clés comme « Xénophobie », « Privilège blanc », ou encore « Racisme ordinaire ». Les animatrices lisent alors des phrases ou des situations et invitent à se placer sur les termes en justifiant son choix. 

Pour exemple : « Je n’ai jamais eu à m’exprimer ou à me justifier au nom de tous les membres de mon groupe ». La majorité des participant-es se sont placés sur la pancarte « C’est un privilège blanc ». 

Autre situation : « En septembre 2023, dans une école de Charleroi, le directeur a écrit dans le règlement intérieur que chez les garçons, les coiffures type rasta et tresse ne seront plus autorisés ». Les participant-es se sont ainsi placés sur les termes suivants : Racisme idéologique ; Racisme culturel ; Racisme institutionnel. 

Les différentes discussions permettent, collectivement, de prendre conscience des préjugés ou biais individuels. Les médiatrices et médiateurs présents partagent également des expériences d’intervention parfois complexes, la question du racisme générant énormément d’émotions à gérer. Ce débat permet également d’aborder l’accueil des publics, comme la traduction en langue arabe des contenus de musées, une démarche encore extrêmement rare. 

Des discussions riches d’enseignements, sur un sujet fort et douloureux.

Pour échanger avec les intervenantes : 

Ressources pour aller plus loin : 

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