Télétravail : plaisir ou corvée ?
Publié par Mondes Sociaux, le 23 janvier 2024 650
Article de Jens Thoemmes
Si le télétravail est souvent plébiscité par ceux qui l’ont expérimenté, des critiques significatives émergent, notamment concernant une réduction de l’efficacité, une augmentation de la fatigue et un sentiment d’isolement.
Une recherche s’appuyant sur sept études de cas, incluant 60 entretiens, réalisés dans divers secteurs et tailles d’entreprises, permet de faire le point sur les effets de cette forme particulière de travail.
Le télétravail en question
La pandémie a profondément transformé le monde du travail, notamment par l’essor du télétravail, impactant de nombreux salariés et entreprises. D’ici 2050, il est prévu que la moitié des emplois pourraient être effectués à distance (voir rapport du Sénat). Cette évolution modifie l’équilibre entre vie professionnelle et privée, obligeant les travailleurs à s’adapter à un cadre de travail physique et temporel différent. Malgré le fait que les tâches n’aient pas beaucoup changé, cette transition représente une rupture majeure dans la routine quotidienne.
Le télétravail est largement plébiscité par ceux qui l’ont expérimenté, avec une majorité de télétravailleurs satisfaits souhaitant poursuivre cette pratique après la pandémie (voir enquête Ugit-CGT). Cependant, la préférence générale penche vers un télétravail à mi-temps plutôt qu’à plein temps. Parallèlement, des critiques significatives émergent, notamment concernant une réduction de l’efficacité, une augmentation de la fatigue et un sentiment d’isolement.
Nous commencerons par définir le télétravail, puis nous présenterons les effets contradictoires du télétravail, l’adhésion et la position des salariés qui ressortent de notre recherche. Nous examinons alors la contribution de la négociation et le rôle des critiques des salariés et délégués syndicaux concernant le télétravail pour comprendre le paradoxe du télétravail.
Crédit image de mise en avant : Aranagraphics - Flaticon