Stratégies électorales sur Facebook
Publié par Mondes Sociaux, le 18 juin 2024 240
Article de Julien Figeac, Marie Neihouser et Ferdinand Le Coz
Comment les partis politiques se sont-ils emparés de Facebook lors de la campagne présidentielle de 2022 ? Les partis les plus jeunes (LFI, Reconquête ou REM), nés à l’heure du numérique, ont-ils développé des stratégies spécifiques ? Est-ce que les droites radicales investissent différemment ces nouveaux médias dans la mesure où leur exposition médiatique dans les médias plus traditionnels leur est relativement défavorable ?
Cet article rend compte de l’implantation sur Facebook des communautés partisanes des onze candidats engagés dans la campagne présidentielle de 2022. Il analyse leurs usages en comparant leurs nombres de pages nationales et locales, leurs stratégies de publication et le degré́ d’engagement de leurs supporters (en termes de likes, partages ou commentaires). Ces données révèlent de réelles différences dans les logiques d’appropriation partisanes de cette plateforme, en fonction notamment de l’ancienneté des partis et de leurs idéologies politiques.
Émergence de nouveaux partis et montée des extrêmes-droites
L’offre politique française a fortement évolué ces dernières années. Lors de la présidentielle de 2022, cette évolution s’est tout d’abord traduite par la présence de candidats issus de trois nouveaux partis créés depuis 2016 : La République en Marche, devenue Renaissance (LREM),
La France Insoumise (LFI) et Reconquête (R !). Bien qu’opposés idéologiquement, ces partis présentent plusieurs similitudes dont la principale est sans doute leur organisation autour de figures charismatiques – Emmanuel Macron pour LREM, Jean-Luc Mélenchon pour LFI et Éric Zemmour pour Reconquête – qui cherchent à accéder à la Présidence de la République. Ils se distinguent aussi par leur positionnement critique dans l’échiquier politique vis-à-vis des partis «
traditionnels » et de leurs modes d’organisation jugés trop centralisés et hiérarchiques. De nombreux observateurs singularisent enfin ces nouveaux partis par leurs usages innovants et experts des « nouveaux » médias. La littérature scientifique a d’ailleurs rebaptisé ces partis
des « partis plateformes » pour insister sur le rôle des plateformes numériques dans l’organisation et les logiques militantes de ces mouvements politiques. [...]
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Crédits image de mise en avant : Freepik, Flaticon / Illustration d’Adèle Huguet pour Mondes Sociaux : licence CC BY-NC-ND