Mesurer la pauvreté : de la statistique au ressenti
Publié par Mondes Sociaux, le 3 avril 2023 750
Vidéo Avides de recherche par Boris Ottaviano
Mesurer la pauvreté est indispensable pour mener à bien les politiques publiques mais sa définition est pourtant loin d’être évidente. Jusqu’en 2002, la France considérait le seuil de pauvreté monétaire à 50 % du niveau de vie médian et ce dernier a été remonté à 60 % par la commission européenne dans un souci d’harmonisation entre les différents pays. Ce simple changement de définition a eu pour effet de faire doubler le nombre de pauvres recensés en passant d’un taux de pauvreté de 6,7 % à 13,1 %. On voit donc comment la façon de définir les indicateurs peut modifier considérablement l’ampleur du phénomène que l’on mesure. Il est légitime de se demander si la convention statistique actuelle donne une image pertinente de la pauvreté et si on observe une véritable différence entre quelqu’un qui gagne plus et quelqu’un qui gagne moins de 60 % du revenu médian (soit environ 1100€ par mois en France actuellement).
C’est la question à laquelle tente de répondre la doctorante à l’école d’économie de Paris Eléonore Richard dans un article qui a obtenu en 2022 le prix Jeune chercheurs de la Cnaf (Caisse Nationale des Allocations familiales). A partir de l’enquête sur les ressources et conditions de vie de l’Insee elle cherche à comprendre quel est l’effet de la transition de plusieurs paliers monétaires sur le bien-être.
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