Les university women : une révolution discrète en science dans l’entre-deux-guerres
Publié par Mondes Sociaux, le 13 février 2025 100
Article d'Anna Cabanel
Pendant des siècles, la rationalité et l’innovation ont été perçues comme des attributs masculins, reléguant les femmes aux marges des sciences. Pourtant, dans l’entre-deux-guerres, des femmes diplômées, réunies au sein d’organisations internationales, ont brisé ces stéréotypes. À travers des réseaux solidaires et des initiatives novatrices, elles ont affirmé leur place dans un univers dominé par les hommes et redéfini les contours de l’excellence scientifique.
L’entre-deux-guerres marque une période charnière où des femmes diplômées des universités, les universitywomen, s’organisent pour contester les idées reçues et revendiquer leur légitimité dans le champ scientifique. En affrontant des obstacles profondément enracinés dans les structures universitaires et sociales, ces pionnières ont remis en question les normes établies et redéfini les contours de la science et de la recherche académique. Quels défis ont-elles dû relever pour se faire entendre dans un domaine encore largement dominé par les hommes ? Quels moyens ont-elles inventés pour transformer les pratiques scientifiques et affirmer durablement la présence des femmes dans ce milieu ?
Les university women : des pionnières méconnues
Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, dans un contexte de reconstruction et de quête de coopération internationale, un groupe de femmes diplômées d’universités britanniques et américaines décide de s’unir. Issues de disciplines variées telles que les sciences exactes, naturelles, sociales, humaines, ainsi que la littérature et la linguistique, elles participent activement à ce nouvel élan international en portant leurs revendications. Ces pionnières, menées notamment par Virginia Gildersleeve et Caroline Spurgeon, fondent en 1920 l’International Federation of University Women(en français : Fédération internationale des femmes diplômées des universités ou FIFDU), lors d’un congrès historique à Londres. Cet événement réunit des représentantes de pas moins de 12 pays : le Canada, l’Inde, l’Australie, l’Afrique du Sud, la France, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas, la Tchécoslovaquie, ainsi que les trois pays scandinaves—la Norvège, la Suède et le Danemark.
Leur objectif est clair : créer un réseau mondial pour soutenir les femmes dans leurs carrières universitaires et scientifiques. [...]
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Illustration d’Adèle Huguet pour Mondes Sociaux : licence CC BY-NC-ND
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