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Les lycéens à l’épreuve de Parcoursup

Publié par Mondes Sociaux, le 15 janvier 2025   1

Article d' Alban Mizzi

Lettres de motivation, attestations diverses ou encore valorisation de compétences scolaires et extra-scolaires, autant d’éléments qui constituent les dossiers des élèves pour Parcoursup. Procédure singulière, Parcoursup met aussi à l’épreuve les candidats, en créant un système de listes d’attente. Parcoursup, une succession d’épreuves ?

L’annonce de la mise en place de Parcoursup en 2017 a été suivie de nombreuses inquiétudes quant à ses répercussions sur les inégalités sociales et scolaires. Parcoursup est le résultat d’une réforme politique visant pourtant à améliorer l’orientation et la réussite des étudiants. C’est aussi une réponse apportée aux nombreuses critiques adressées à Admission Post-Bac, dont la procédure était dénoncée comme opaque, indéchiffrable, arbitraire et surtout injuste en raison du tirage au sort – pourtant effectué à la marge. La réforme tient-elle ses promesses ? L’article y répond par un suivi qualitatif de 34 lycéens tout au long de la procédure.

Des algorithmes qui ne sont pas neutres

Les algorithmes d’APB et Parcoursup s’inspirent du modèle de Gale-Shapley conçu pour les mariages stables. Il vise à créer des affectations stables dans le sens où personne n’est dans une position où il préférerait être avec quelqu’un d’autre qui souhaiterait également être avec lui – une contrainte qui implique que chaque groupe classe les unités de l’autre groupe, sans ex-aequo et à l’aveugle. A priori, Gale-Shapley garantit deux avantages : celui d’une procédure à la fois rapide et finie, qui garantit d’aboutir à un équilibre quasiment instantané par le jeu des basculements de préférences sans qu’il n’y ait besoin de manipulations extérieures, et celui d’une intelligibilité qui rend la procédure claire pour tout le monde.

Admission Post-Bac (APB), étendu dès 2007 à la plupart des formations post-baccalauréat, qu’elles soient sélectives ou non, gérait les candidatures pour l’entrée en première année dans toutes les formations de l’enseignement supérieur. Lorsque le candidat recevait une proposition d’admission pour un de ses vœux, il était automatiquement démissionnaire des vœux qu’il avait classés inférieurement, ce qui faisait de la hiérarchisation des vœux l’alpha et l’oméga de la procédure APB. Les licences universitaires « en tension » entre le nombre de demandes d’inscription et leurs capacités d’accueil ne pouvaient pas sélectionner leurs élèves via des critères scolaires en raison du Code de l’éducation (article L612-3). Pour gérer ce problème, APB appliquait trois critères successifs [...]

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Illustration d’Adèle Huguet pour Mondes Sociaux : licence CC BY-NC-ND
Crédits  image de mise en avant : Yulia Potié pour Mondes Sociaux