La fabrique des performances athlétiques ?
Publié par Mondes Sociaux, le 19 décembre 2023 800
Article de Margo Humblet
Les capacités physiques mobilisées durant la course à pied sont-elles uniquement l’expression de prédispositions biologiques ? La question du lien entre social et biologique dans l’effort physique est un sujet peu abordé dans les sciences sociales. En prenant l’exemple de la course à pied, Manuel Schotté montre que les performances physiques des individus ne découlent pas uniquement de mécanismes biologiques, mais qu’elles sont également définies socialement. L’auteur explore le rôle du social dans l’entraînement mais aussi lors des compétitions. L’article vise ainsi à dépasser les oppositions habituelles entre biologique et social.
Le corps « visible » transformé par la pratique corporelle
Afin d’éclaircir le lien entre social et biologique, Manuel Schotté appuie son propos sur une citation de Bourdieu selon laquelle le corps serait « ouvert au monde », car exposé à un environnement qui le détermine en partie. L’environnement social jouerait selon lui un rôle sur les performances physiques des individus. Pour saisir ce phénomène, le cas de l’entrainement sportif intensif se montre particulièrement utile. En effet, si l’acte sportif requiert des capacités physiques, en partie déterminées biologiquement, le fait de s’entrainer est lui, un acte social. Via l’entrainement physique quotidien, les sportifs aspirent à transformer leur corps.
Crédit image de mise en avant : Flaticon