LE GRAND ROMAN DES MATHS
Publié par Claire Adélaïde Montiel, le 18 février 2017 2.5k
On ne se serait pas douté avant Denis Guedj et quelques autres que les mathématiques pouvaient être romanesques. Et pourtant nombreux sont les lecteurs qui gardent un vif souvenir du « Théorème du perroquet » où l’ intrigue policière sert de prétexte pour démontrer que l’histoire des maths est pleine de rebondissements, d’anecdotes et de palpitantes aventures.
Le choix adopté par Mickaël Launay dans son livre « Le grand roman des maths » édité chez Flammarion est quelque peu différent. Cet auteur doué d’une belle plume, d’une imagination féconde et d’une grande culture scientifique fait le choix d’entrainer son lecteur « dans les méandres de l’une des disciplines les plus fascinantes, les plus stupéfiantes qu’ait pratiqué l’’esprit humain ». Il aborde les mathématiques comme un jeu capable d’apporter à ceux qui les pratiquent du plaisir et une meilleure connaissance du monde.
Le point de départ de son livre : les bifaces de la préhistoire, excusez-du peu !, et les frises qu’on peut admirer sur les vases mésopotamiens exposés au musée du Louvre, motifs géométriques où son œil de mathématicien découvre « des symétries, des rotations, des translations » et que l’on retrouve dans plusieurs civilisations antiques : grecque, égyptienne, étrusque, romaine…
Ainsi commence le voyage auquel il convie son lecteur. Sa déambulation dans les lieux de Paris où la science se met en scène, la Géode, le palais de la découverte, le conservatoire national des arts et métiers, lui offre l’occasion d’explorer les découvertes des différentes périodes historiques. Un long voyage dans le temps plein de péripéties nous conduit à travers les différentes découvertes mathématiques et se termine par le théorème des 4 couleurs, celui de l’incomplétude de Gödel ou encore le boson de Higgs. L’auteur ne fait pas même l’impasse sur ce que seront les mathématiques de demain. Tout cela sans que le lecteur, même non mathématicien, embarqué dans cette vertigineuse traversée, se pose la question de ce qu’il est venu faire dans cette galère.
« Les mathématiques ont un formidable potentiel pour devenir une discipline festive et populaire écrit Mickaël Launay. « Il n’est pas nécessaire d’être un mathématicien de génie pour s’en passionner et goûter à l’ivresse de l’exploration et des découvertes ».
En refermant son livre, on en est tout comme lui, persuadé.
"Le grand roman des maths" Mikaël Launay. Editions Flammarion
Extrait de mon blog : https://dansmestraces.wordpress.com/