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Hydrogène vert

Zoom sur la tournée scolaire Hydrogèn’Oc

Publié par Instant Science, le 29 juillet 2024   370

Lancé début 2023, ce projet, financé par la Région Occitanie en partenariat avec les pôles RHyO et GENHYO ainsi que l’Université de Toulouse, fait découvrir l’hydrogène vert. À travers sa tournée scolaire, cette initiative a touché près de 5 000 jeunes, soulignant l'importance des énergies renouvelables.

Depuis plus d’un an, les associations Instant Science, Kimiyo, le CIST et Planète Sciences Occitanie parcourent la région Occitanie avec la tournée Hydrogèn’Oc, et proposent d’explorer les projets de développement en cours. Grâce aux animations scientifiques proposées par des médiateurs scientifiques, les établissement ont été projetés dans un monde alimenté essentiellement par l’hydrogène vert et les énergies renouvelables.

Julien Pradier, médiateur scientifique chez Planète Sciences Occitanie, et Frédéric Feu, développeur de projets au Centre de l'Imaginaire Scientifique et Technique (CIST), se sont prêtés au jeu de l’interview croisée pour nous parler plus en détails de la tournée scolaire !

Pouvez-vous nous présenter vos animations scolaires ?

Julien Pradier : Je m’occupais d’animer trois ateliers différents selon les besoins du corps enseignant. On proposait par exemple de poser les bases de l’hydrogène vert à travers les notions de chimie, à partir des vidéos KéZaKo et d’expérimentations. Un autre atelier consistait à fabriquer une pile à combustible, pour parler des usages de l’hydrogène.

Frédéric Feu : De notre côté, nous proposons au CIST une « conférence-cabinet de curiosités interactives ». Le concept est de mélanger histoire des sciences et techniques, approche sociétale, découverte des enjeux politiques, économiques, méthodes des sciences et de l'innovation, avec des références à l’imaginaire et à la pop culture ! Elle s’adapte à différents niveaux, aussi bien aux scolaires qu’au grand public. Elle porte sur l’hydrogène en général en abordant petit à petit l’hydrogène vert.

Comment parle-t-on d’hydrogène bas carbone à des scolaires ?

Frédéric Feu : Progressivement… Étant donné le contexte de nos interventions, il faut immédiatement les « désarçonner », les intriguer, les amener à s’intéresser à un sujet ardu, que certains peuvent trouver, de prime abord, rébarbatif. Il ne faut pas hésiter à « forcer le trait » sur les liens entre leurs centres d’intérêt et le sujet.

Les élèves se sentent dans l’ensemble concernés et ouverts à mieux connaître le sujet. Dans la très grande majorité, ce qui leur parle c’est une discussion crédible et constructive qui montre qu’une transformation optimiste de l’avenir est possible.

Julien Pradier : J’ajouterais que pour parler d’une chose invisible, il faut les rendre visibles ! C’est dans ce sens que l’animation a été créée, autour de moyens visuels et ludiques pour parler d’hydrogène, peu importe le niveau.

Que ce soit un questionnaire en ligne pour introduire le discours, des maquettes pour montrer à quoi ressemble une molécule ou la réalisation d’expériences, les élèves découvrent et utilisent l’hydrogène.

Frédéric Feu : Rappelons que nous ciblons l’ensemble des niveaux scolaires des filières classiques et professionnelles avec des matières et des programmes très différents.

Julien Pradier : Pour les plus jeunes, tout est construit autour des expériences et de leurs observations, alors j’essaie d’adapter l’angle par lequel j’anime. Par exemple, pour des élèves en bacs professionnels dans le domaine de l’automobile, j’axe davantage sur les véhicules à hydrogène. Pour les lycées généraux, je m’adapte au programme en allant plus sur la chimie et le développement durable.

Quel est pour vous le message le plus important à retenir ?

Julien Pradier : Ce n’est pas magique, c’est de la chimie ! L’une de nos activités permet d’inciter les jeunes à s’interroger sur la composition des choses et pourquoi elles sont ainsi.

Frédéric Feu : Je soulignerais que tout le monde est concerné et qu’il est important que des actions de ce type motivent les élèves et leurs enseignants.

Les innovations qui ont marqué positivement le développement de l’activité humaine sont nombreuses et exemplaires. Réfléchir avec précision et précaution à l’avenir est un enjeu de l’éducation. Nous observons chaque fois que ces jeunes ont un fort potentiel et qu’il faut simplement les mettre sur les bons rails.

Comment évaluez-vous l’impact de votre médiation ?

Frédéric Feu : La première chose sur laquelle je me base est la réaction des élèves : « C’était trop bien ! » et de celles des enseignants qui nous demandent de revenir. On est aussi attentif aux questions des élèves durant l’intervention, si celles-ci s’affinent et se précisent ou s’ils nous interrogent concernant les métiers du domaine abordé.

Julien Pradier : Moi aussi je mesure l’impact en fonction des questions que l’on me pose : plus la question avance dans le propos, plus c’est réussi !

Pouvez-vous nous partager quelques souvenirs d’intervention ?

Julien Pradier : J’aime beaucoup leurs réactions quand la pile à combustible actionne un petit véhicule avec l’hydrogène qu’ils ont « créé ». Ils ont souvent du mal à assimiler qu’un gaz peut générer de l’électricité.

Frédéric Feu : De mon côté, au lycée de St Orens de Gameville, une séance devait être écourtée car les enseignants s’inquiétaient que celle-ci ne soit trop longue pour les élèves.

À la fin, plus de la moitié étaient encore dans l’amphithéâtre à poser des questions, certains ont presque raté leur bus ! Plusieurs d’entre eux se sont aussi intéressés à notre métier de médiateur scientifique. C’était de super échanges.