Regard d’ethnologue sur le quartier des sciences
Publié par Université de Toulouse, le 15 novembre 2019 1.2k
Haut-lieu de la recherche scientifique depuis le XIXe siècle, le quartier des sciences toulousain a récemment fait peau neuve autour de sa colonne vertébrale, les allées Jules Guesde. Aujourd’hui, la vie y bat son plein entre événements culturels, innovations numériques et accueil d’étudiants étrangers. A quoi ressemblait ce quartier dans les années 60 ? Réponse avec l’ethnologue Zoé Tiberghien qui nous invite pour un voyage dans le temps en plongeant dans cette époque à travers son travail d’enquête.
Par Zoé Tiberghien, pour Exploreur, doctorante en anthropologie à l'Université Toulouse - Jean Jaurès.
En 2018, les allées Jules Guesde sont fraîchement rénovées, l’Université de Toulouse, soucieuse d’entrer dans une nouvelle ère tout en préservant son patrimoine, me demande de récolter la mémoire de la vie scientifique des bâtiments du « 39 » et « 41 ». Pendant près de deux siècles, ces lieux ont abrité la recherche et l’enseignement toulousains en sciences naturelles … Professeurs et chercheurs y côtoyaient les étudiants. Je rencontre quatre personnalités qui me livrent leurs histoires, chacun dans leurs disciplines : un biologiste végétal, un paléontologue, et deux géologues. C’est par des mots qui évoquent la famille mais aussi l’entreprise que les lieux sont révélés : une maison chaleureuse dirigée par des « patrons », ces anciens professeurs aux costumes trois pièces dont les chercheurs parlent avec une douceur surannée. Leur rigueur apparente va de pair avec une liberté donnée à leur activité, dans une période relativement faste. Point d’ancrage des chercheurs, les allées hébergeaient une maison de recherche où ils stockaient et analysaient la richesse des récoltes de terrain.