Picot de Lapeyrouse, pierre après pierre
Publié par Patrimoine Université Toulouse III - Paul Sabatier, le 7 septembre 2022 1.1k
Un nom évocateur, une vie bien remplie, et un trésor en héritage. Le nom d’abord, comme une bande annonce : Lapeyrouse. En occitan, la peyrouse c’est un lieu où l’on trouve des pierres. Et Philippe Picot de Lapeyrouse a laissé une collection de minéralogie importante et unique, constituée entre 1763 et 1818. A l'occasion de l'Année de la Minéralogie et de la Cristallographie, les spécimens de la collection de Picot de Lapeyrouse sortent des réserves pour une exposition itinérante. Et l'homme se dévoile derrière les minéraux...
Ce savant toulousain a entrepris une tâche immense à la fin du XVIIIe siècle : écrire l’histoire naturelle des Pyrénées. De son œuvre scientifique, restent des ouvrages, des articles, une correspondance et… des collections. Sa collection de minéralogie appartient à la Faculté des Sciences de Toulouse depuis 1823, c’est la plus ancienne. Elle a été support d'enseignement et de recherche pendant près de deux siècles. Avec plus de 1600 minéraux conservés aujourd’hui, cette collection historique est un témoin de l'Histoire des sciences en général, et de celle de la minéralogie en particulier. Les travaux, la correspondance dessine le portrait d’un naturaliste en prise avec les questions de son temps, bien ancré dans la communauté scientifique du siècle des Lumières. Homme de réseaux, il était membre de nombreuses académies et sociétés savantes, en France et en Europe.
Picot de Lapeyrouse n’a pas été qu’un homme de science. A plus de 50 ans, il entame une carrière d’enseignant. On lui a demandé de donner le cours de minéralogie à l’École des Mines à Paris en 1794, et l’année suivante il devient le premier titulaire de la chaire d’Histoire Naturelle à Toulouse. Attaché à sa ville, sollicité pour lui permettre d’obtenir l’établissement d’une École Spéciale après la fermeture des universités, il prend la plume et sait trouver les mots. Il sera quelques années plus tard le premier doyen de la Faculté des Sciences, après avoir été maire de Toulouse pendant 6 ans. L’Université lui doit aussi un Jardin Botanique, un cabinet d’Histoire Naturelle, et même l’idée de la création d’un musée. Retiré sur son domaine de Lapeyrouse en 1813, il fut encore en 1814 le premier député élu pour le département.
L’exposition « Picot de Lapeyrouse, Voyage au cœur des pierres » démarre son périple dans la coursive du bâtiment central de l’Université Paul Sabatier pour tout le mois de septembre, avant de partir pour les Pyrénées.
Retrouvez un avant-goût de l'exposition sur le site du Patrimoine de la région Occitanie
Rédaction : Corinne Labat
Crédits Photos : © SCECCP, UT3
Crédit image : Marie Nonclercq