Sélection 2019 du concours LA RACINE DES MOTS EST-ELLE CARREE ?
Publié par Thomas Ricaud, le 25 juin 2018 1.4k
Le comité de sélection a choisi cette année de resserrer la compétition pour le prix, en ne gardant que quatre titres. Le cinquième est placé hors compétition, en hommage spécial à son auteur.
Les quatre titres sélectionnés :
La racine carrée de l'été - Harriet Reuter Hapgood - Pocket Junior - Roman
Voilà ce que signifie aimer. Voilà ce que signifie faire le deuil de quelqu’un. C’est un peu comme un trou noir. C’est un peu comme l’infini. Gottie H. Oppenheimer, génie des maths, perd du temps. Littéralement. Lors d’étranges absences, le présent disparaît, et Gottie est projetée dans son passé.
Ballade pour un bébé robot - Villani/Baudouin - Gallimard - BD
Les androïdes de New Earth exploitent les données transmises par leurs créateurs, les humains. Dans cette société autoritaire, toute référence à l'histoire et à la culture des terriens est prohibée. Mais certains robots revendiquent cet héritage et, dans une quête de liberté, projettent de détruire le système. À la recherche de ces rebelles, les enquêteurs North et Quang sont confrontés à leurs propres doutes d'androïdes et doivent choisir leur camp, au péril de leur vie. Un récit de science-fiction poétique, philosophique et mathématique.
Détails d'Opalka - Claudie Gallay - Babel Actes Sud - récit
Évocation subjective et captivante de la vie, de l’œuvre et de l’engagement si singuliers du peintre Roman Opalka, le sculpteur du temps, qui éclaire de façon inattendue la création romanesque de Claudie Gallay, et établit une filiation secrète entre les deux œuvres.
Madame Einstein - Marie Bendedict - Presses de la cité - roman
Zurich, 1886. Mileva Marić quitte sa Serbie natale et décide de braver la misogynie de l’époque pour vivre sa passion de la science. À l’Institut polytechnique, cette étrangère affublée d’une jambe boiteuse, seule femme de sa promotion, est méprisée par tous ses camarades. Tous, sauf un étudiant juif farfelu, aux cheveux ébouriffés, stigmatisé par sa religion....
L'hommage spécial :
- Peut-être ou la nuit de dimanche (brouillon de prose) - Jacques Roubaud - Seuil - Autobiographie
Quand ma sœur est née, j’avais un peu moins de quatre ans. On me demanda si j’étais content. Je répondis (ai-je appris) que je m’étais déclaré content « d’avoir une tortue et une petite sœur ». Rien que d’assez banal. Quand mon plus jeune frère est né, le benjamin de notre famille, j’en fus, je m’en souviens, très heureux. C’était la nuit de la Saint-Jean de 1939. Il s’est suicidé en 1961. Il était le préféré, je pense, je pense avoir toujours pensé, de ma mère. Peut-être des autres membres de notre famille. Je ne sais pas. Comment faire ? Une solution, une seule : être un benjamin.
Autobiographique est ce roman, ce brouillon de roman, donc, comme je viens de le décider ; de même tout roman est autobiographie de celui qui lui donne son nom. Écrire et publier son autobiographie n’a guère de sens. Pourquoi n’y en aurait-il qu’une ? Si on en composait une tous les dix ans, par exemple, ce serait déjà moins une prétention ridicule à transmettre au monde LA vérité sur soi-même. Toutes les autobiographies que je connais prétendent cela. ?Je n’ai pas le temps, je n’aurai pas le temps de tendre à l’excellence dans la composition de mon roman. Je sais qu’il faut, qu’il faudrait que les chapitres se suivent et ne se ressemblent pas, tout en étant confinés dans des dimensions raisonnables, peut-être préétablies par l’Auteur, qui cependant ne peut être ni Diderot, ni Stendhal, qui ne doit pas s’efforcer à jouer Monsieur de Chateaubriand ou Christine Angot, bien que parlant, comme eux, de moi et encore de moi.
Peut-être ou la nuit de dimanche
Provenance de l'article et plus d'information sur le très beau site du concours : https://laracinedesmotsestelle...