Pour sa dixième édition, du 13 au 15 mars 2025, la manifestation Femmes en Sciences 82 met en lumière les femmes scientifiques autour d’un cycle de rencontres, conférences, débats et spectacle. C‘est chaque année un moment privilégié pour permettre aux garçons et filles d’âge scolaire de prendre conscience que l’égalité des chances entre les hommes et les femmes ne doit pas être un leurre. Mais pour déconstruire les préjugés sexistes, pour lutter contre les stéréotypes, contre les représentations que l’on a ancrées chez les filles dès leur plus jeune âge, les paroles ne suffisent pas. Il faut dresser une barrière contre le manque de confiance en soi pour permettre aux jeunes de prendre conscience de leur dignité et de s’autoriser à être ambitieux/ambitieuses.

Sabine et Camille Boltana Arriazu: Avant l'arrivée des participant-e-s, un dernier coup d'oeil sur le planning

Une multiplicité d‘activités

Lors de ce temps privilégié, l’imagination est au rendez-vous. Des ateliers, un quiz interactif, un jeu de questions réponses, un jeu visite dans la bastide de Beaumont, des conférences de 45 minutes, des exposés ouvrant sur des échanges et discussions, telles sont les activités qui sont proposées aux quelques 700 jeunes des classes de quatrième et de seconde et aux 50 adultes qui ont investi à cette occasion tout l’espace disponible dans les hôtels Fermat et Dubosc ainsi que dans le Musée Fermat lui-même.

Roger Mansuy, Lycée Saint Louis, Paris : Marie Crous, mathématicienne du XVII^e siècle

Les thèmes abordés offrent également une remarquable diversité : portraits de femmes éminentes, analyse de la place des femmes dans l’histoire des sciences, dans celle des arts et en archéologie, l’absence de différence entre les cerveaux des filles et des garçons mais aussi une approche active de notions plus mathématiques telles que les graphes, plusieurs exemples, les systèmes de modélisation et de navigation, les capteurs d’images, la sécurité routière face aux véhicules autonomes, l’Intelligence artificielle.

Nina Gasking et Camille Beaudou. MMI de Lyon

Des intervenants prestigieux

Une vingtaine d‘intervenant-e-s de diverses formations : médiateurs et médiatrices, doctorant-e-s, membres d‘associations scientifiques, professeur-e-s d’université, ont fait route vers Beaumont de Lomagne pour ce rendez-vous avec le jeune public. De provenances géographiques variées : Beaumont, Albi, Toulouse, Perpignan, Lyon, Paris, ils et elles ont offert aux participant-e-s une multiplicité d’approches pour favoriser leur accès à la science.

Femmes en archéologie, Pauline Ramis (Grottes et archéologie, Mas d'Azil)

Quant au spectacle Pile Poil l’Infini par la Compagnie Le Bazar Ambulant, offert aux élèves à la salle des fêtes les jeudi et vendredi puis au tout public le samedi après midi dans le superbe cadre de l’abbaye de Belleperche, il aborde les notions quantiques en passant par le filtre du burlesque car, à Fermat Science, l’accès aux connaissances les plus ardues n’exclut jamais le plaisir. A la manière de Laurel et Hardy, en version féminine, deux clowns qui jouent aux scientifiques et jubilent de partager “leur (in)compréhension du monde“ poursuivent un cycle de conférences allant de l’infiniment petit à l’infiniment grand.

Pile Poil l'infini, Compagnie le bazar ambulant. Lulia Bellet et Noémie Lefèvre

Des inconnues de génie

Lors de l’inauguration, le jeudi après midi, une conférence de Florence Sedes, informaticienne et professeure à l’Institut de Recherche et d’informatique de Toulouse(IRIT) et membre de l’association Femmes et Science a également abordé, pour les nombreux invités, le thème essentiel du défaut de visibilité des femmes dans toutes les strates de la société.

On l’aura compris, Femmes en Sciences 82, en mettant en lumière les nombreuses contributions trop souvent méconnues des femmes dans les domaines scientifiques, s’attache à donner confiance aux filles, une tâche essentielle à laquelle s’emploient Sabine et Camille Boltana Arriazu et Théa Hauxwell, toutes trois médiatrices de Fermat Science. Les compétences auxquelles ce trio a fait appel pour animer ces quelques journées sont multiples mais le souci de tous les intervenants est le même : offrir une approche vivante de ce problème récurrent dans nos sociétés.

Ainsi les jeunes filles, au moment de choisir leur orientation, auront-elles en main les outils nécessaires pour leur permettre de pas s’exclure elles-mêmes des carrières auxquelles elles peuvent prétendre et où elles seront en capacité d’apporter leur imagination et leur compétence. Car comme le souligne Stendhal, « L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain ».
Un petit bémol cependant avec de conclure cet écrit. L’utilisation du conditionnel par ce maître du style prouve qu’il reste encore beaucoup à faire et souligne la profonde nécessité de manifestations comme celles de Femmes en Science 82.

Et comme toujours, au Musée Fermat, l'accueil avec le sourire : Natthalie Campan et Sabine Boltana Arriazu